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Le président Kiir lance un dialogue national qui se veut inclusif au Soudan du Sud


Le président sud-soudanais Salva Kiir au centre, pose pour une photographie, à Juba, Soudan du sud, le 26 juillet 2016.
Le président sud-soudanais Salva Kiir au centre, pose pour une photographie, à Juba, Soudan du sud, le 26 juillet 2016.

Le président sud-soudanais Salva Kiir a appelé mercredi à la tenue d'un "dialogue national", ouvert à tous, y compris les opposants en exil, et visant à rétablir la paix trois ans après le début de la guerre civile.

"Aussi longtemps que je serai président, je ne permettrai pas à la souffrance qui touche notre peuple de continuer et je ne permettrai pas à ce pays de se désagréger", a déclaré M. Kiir devant le Parlement.

"Afin de consolider la paix dans notre pays et de rassembler nos concitoyens, j'initie le processus de dialogue national", a-t-il ajouté.

"Votre gouvernement garantira la sécurité et la liberté de tous les acteurs qui participeront au dialogue national, y compris ceux qui sont actuellement hors du pays, dont certains qui sont opposés au gouvernement", a-t-il promis.

Cette annonce intervient alors que le Soudan du Sud entrera jeudi dans sa quatrième année d'une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés.

Le conflit avait été amorcé par des combats le 15 décembre 2013 entre des unités rivales de l'armée, minée par des antagonismes politico-ethniques alimentés par la rivalité à la tête du régime entre M. Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Après de violents affrontements en juillet à Juba, qui ont signifié l'échec d'un accord de paix signé en août 2015, M. Machar a fui le pays. Il a appelé fin septembre à la reprise de la lutte armée et est depuis exilé en Afrique du Sud.

"J'appelle ceux qui portent encore des armes à arrêter de détruire leurs propres maisons et leur propre pays, et à rejoindre le dialogue national", a repris le président Kiir, en appelant à une "cessation immédiate des hostilités".

"J'ordonne à toutes les forces de sécurité de soutenir un dialogue national élargi et de s'assurer qu'elles fournissent l'environnement adéquat pour ce projet national", a-t-il encore affirmé.

Le chef de l'Etat sud-soudanais a également promis de prendre des "mesures sérieuses" à l'égard de quiconque tenterait de promouvoir la "haine ethnique" et refuserait de renoncer à la violence.

Il a ensuite conclu son allocution en demandant à ses concitoyens de le "pardonner pour toutes les erreurs" qu'il pourrait avoir commises.

Ce discours consensuel masque cependant mal le fait que les violences ont repris de plus belle ces dernières semaines, s'étendant en particulier à la région jusque-là épargnée de l'Equateur-Central, où de nombreuses atrocités à caractère ethnique ont été recensées.

Des experts de l'ONU ont ainsi rapporté au début du mois qu'un "nettoyage ethnique" était en cours dans plusieurs régions du Soudan du sud.

Les observateurs s'attendent à ce que les combats s'intensifient encore avec le retour de la saison sèche, les deux camps s'y étant préparés en recrutant, parfois de force, de nouveaux soldats.

Avec AFP

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