Les installations médicales appuyées par l'ONG ont connu une augmentation de 170% des cas suspects (1.342 en août, contre 497 en juin), précise l'ONG dans un communiqué, liant cette hausse aux combats qui se sont intensifiés entre les rebelles Houthis et les forces progouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
La province de Hodeida est devenue "l'épicentre" de la maladie au Yémen, estime Save the Children.
Environ 30% des cas suspects sont des enfants de moins de cinq ans, précise l'ONG, s'inquiétant du sort de 100.000 enfants souffrant de malnutrition sévère et présentant plus de risques de contracter et mourir de maladies diarrhéiques comme le choléra, que les enfants mangeant à leur faim.
L'augmentation des cas dans la province de Hodeida confirme une tendance générale à travers le pays, souligne l'ONG, qui indique que plus de 23.000 cas suspects ont été enregistrés depuis début 2018.
Lundi, le bureau des affaires humanitaires de l'ONU a indiqué que 2.451 personnes étaient mortes du choléra et que 1,2 million de cas suspects avaient été recensés entre avril 2017 et septembre 2018.
Les Nations unies avaient averti fin août qu'une troisième vague de choléra menaçait le Yémen après celles de 2016 et de 2017.
Du fait de l'intensification des combats, Save the Children s'inquiète aussi des dégâts sur des installations sanitaires et d'approvisionnement en eau, et de leurs conséquences sur la santé de la population.
La guerre au Yémen a éclaté quand les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre 2014. Ils se sont progressivement emparés de vastes régions du pays, provoquant en 2015 l'intervention d'une coalition militaire sous commandement saoudien.
Le conflit a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 56.000 blessés, selon l'OMS, mais le bilan réel des victimes est certainement plus lourd, selon des responsables humanitaires.
Trois Yéménites sur quatre ont besoin d'aide et des régions entières sont menacées par la famine, selon l'ONU.
Avec AFP