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Yémen, Syrie, Libye au menu des entretiens de John Kerry en Arabie


Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est assis avec le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, le secrétaire des Affaires étrangères Tobias Ellwood, et d'autres personnalités à Jeddah, Arabie Saoudite, le 25 août 2016.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est assis avec le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir, le secrétaire des Affaires étrangères Tobias Ellwood, et d'autres personnalités à Jeddah, Arabie Saoudite, le 25 août 2016.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a eu jeudi en Arabie saoudite de multiples entretiens sur les conflits au Yémen, en Syrie et en Libye, avec comme objectif de trouver un terrain d'entente pour favoriser des solutions politiques.

Ces discussions avec des responsables arabes, de l'ONU et britannique à Jeddah, dans l'ouest du royaume, sont intervenues après un incident maritime entre les Etats-Unis et l'Iran et avant une rencontre entre M. Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov vendredi à Genève.

Après un entretien de 30 minutes avec le roi saoudien Salmane, M. Kerry devait se pencher sur la situation au Yémen lors d'entretiens avec l'émissaire onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, un responsable du Foreign Office Tobias Ellwood et ses homologues du Golfe.

A son arrivée la veille à Jeddah, il avait eu trois heures de discussions avec le puissant vice-prince héritier saoudien et ministre de la Défense, Mohammed Ben Salmane.

Selon le département d'Etat, les entretiens avec la partie saoudienne portent sur les relations bilatérales, la lutte antiterroriste et la Libye où le gouvernement d'union nationale (GNA) peine à établir son autorité sur l'ensemble du pays et tente de déloger le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de son fief de Syrte avec le soutien aérien américain.

Aider le GNA en Libye

"Ce que nous essayons de faire, c'est de continuer à soutenir le GNA, travailler pour une solution politique et mettre la pression sur Daech", un acronyme en arabe de l'EI, a souligné un responsable du département d'Etat.

L'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe font partie de la coalition conduite par les Etats-Unis qui luttent contre l'EI en Syrie et en Irak.

Ryad soutient en Syrie des opposants au régime et un responsable du département d'Etat a indiqué que M. Kerry souhaitait informer les pays du Golfe des efforts visant à faire cesser les violences dans ce pays, "parce qu'ils ont de l'influence" sur les groupes rebelles.

Sur le Yémen, M. Kerry souhaitait partager avec ses interlocuteurs des "idées et des initiatives pour reprendre les discussions politiques et tenter de parvenir à une solution" du conflit qui dure depuis 17 mois, selon un responsable du département d'Etat.

Outre une réduction de la violence sur le terrain qui a redoublé depuis l'échec de négociations de paix au Koweït le 6 août, les Etats-Unis souhaitent un mécanisme d'acheminement de l'aide humanitaire aux civils au Yémen, a-t-il dit.

En mars 2015, Ryad a pris la tête d'une alliance formée notamment de pays arabes du Golfe pour enrayer l'avancée des rebelles chiites Houthis qui étendaient leur emprise sur le Yémen voisin après avoir poussé à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Avec une liste de victimes civiles qui s'allonge du fait notamment des frappes de la coalition, l'Arabie saoudite fait face à des critiques croissantes d'organisations de défense des droits de l'homme.

Tension avec l'Iran

"La communauté internationale ne peut plus continuer à tolérer une situation manifestement si injuste et qui dure depuis tant de temps" au Yémen, a estimé jeudi à Genève le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

Il a réclamé la mise en place d'un "organisme international indépendant pour mener des enquêtes exhaustives sur le Yémen".

A la date du 23 août, quelque 3.799 civils ont été tués et 6.711 blessés dans ce conflit, la moitié par des raids aériens de la coalition arabe, selon le rapport de l'ONU. Au moins 620 enfants ont péri et 758 ont été estropiés depuis juillet 2015.

M. Kerry ne manquera pas non plus d'évoquer avec ses homologues des six monarchies du Golfe les liens avec leur rival iranien, accusé de soutenir les rebelles chiites au Yémen.

La tension avec l'Iran a encore été illustrée mardi par un incident dans la détroit d'Ormuz lorsque quatre navires militaires iraniens sont passés à pleine vitesse près du destroyer américain USS Nitze avec leurs armes découvertes.

Selon Washington, cette rencontre s'est déroulée dans les eaux internationales du détroit d'Ormuz, voie commerciale essentielle du trafic international.

Avec AFP

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