Les quatre accusés ont été arrêtés pour avoir chanté "Nous détestons ce que vous faites" lors d'une réunion publique à Bulawayo (sud-ouest) où Grace Mugabe s'adressait à la foule en présence du chef de l'Etat, selon le parquet.
Le tribunal a autorisé leur libération contre paiement d'une caution de 50 dollars par personne et leur a interdit d'assister au prochain meeting du chef de l'Etat prévu à Harare.
"Je suis persuadé que les accusés sont de bons candidats à la libération sous caution, il n'y a pas de raison convaincante de contester leurs droits", a déclaré le juge Franklin Mkhwananzi.
L'avocat de la défense Tanaka Muganyi s'est réjouit de cette décision. "Le délit n'est pas grave, il n'est passible que d'une amende", a-t-il souligné.
Les quatre accusés, âgés de 24 à 33 ans, sont membres du parti au pouvoir de la Zanu-PF, en proie à des dissensions autour de la succession au président. A 93 ans, Robert Mugabe est le plus vieux chef d'Etat en exercice de la planète.
L'incident ce week-end avait mis le président hors de lui. Après l'intervention de son épouse, Robert Mugabe avait pris la parole et accusé son vice-président Emmerson Mnangagwa d'être à l'origine de ces huées.
Lundi, il l'a démis de ses fonctions, au terme d'un bras de fer de plusieurs semaines entre le vice-président et la Première dame.
Cette décision a été interprétée par l'opposition comme une stratégie destinée à laisser le champ libre à Grace Mugabe, 52 ans, pour succéder le moment venu à son mari, à la santé chancelante.
Le président Mugabe dirige d'une main de fer le Zimbabwe depuis l'indépendance de ce pays d'Afrique australe en 1980.
Jeudi, un tribunal d'Harare a ordonné la libération sous caution d'une journaliste américaine, Martha O'Donovan, accusée de tentative de subversion, pour avoir qualifié sur Twitter le président d'"égoïste et malade".
Avec AFP