"L'acceptation du yuan devrait nous offrir de nouvelles possibilités dès l'année prochaine", a estimé M. Mugabe.
"Je suis heureux que le ministre des Finances et le gouverneur de la banque centrale cherchent d'autres stratégies pour réformer le secteur bancaire et injecter des liquidités dans notre marché", a-t-il ajouté alors qu'il s'exprimait lors de l'enterrement d'Aguy Georgias, un chef d'entreprise, ex-sénateur et vice-ministre.
Lundi, le ministre des Finances Patrick Chinamasa avait annoncé que le Zimbabwe souhaitait accroître l'utilisation du yuan dans son économie, où plusieurs devises sont déjà acceptées.
En 2009, le pays avait cessé d'utiliser son dollar zimbabwéen en raison de l'hyper-inflation -dépassant 500 milliards pour cent - qui l'avait rendu inutilisable.
Depuis, le Zimbabwe autorisait plusieurs devises sur son territoire, notamment le dollar ou le rand sud-africain.
Le yuan faisait partie de ces monnaies mais son utilisation n'avait pas encore été approuvée pour les transactions publiques, essentiellement dominées par le dollar.
"Je ne connais pas d'autre pays qui utilise le yuan comme monnaie ou comme deuxième monnaie. C'est donc une expérience intéressante", estime Iraj Abedian, chef économiste pour Pan African Investments and Research Services.
"Robert Mugabe envoie un message anti-occidental très fort et vu que les chinois ont massivement injecté des capitaux au Zimbabwe, il pense que c'est une bonne raison pour envoyer un tel message politique", ajoute-t-il.
La Chine est le premier partenaire commercial du Zimbabwe, boudé par ses anciens partenaires occidentaux en raison des violations des droits de l'Homme commises par le régime.
Le président Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980 et âgé de 91 ans, a décidé d'adopter une politique tournée vers l'Orient en scellant de nouvelles alliances avec des pays d'Asie de l'est et en renforçant les alliances déjà existantes.
Début décembre, le président chinois Xi Jinping a effectué une visite officielle au Zimbabwe, un évènement rare dans ce pays souvent évité par les leaders mondiaux. Il a présidé à la signature de plusieurs accords, visant principalement à améliorer et à reconstruire les infrastructures du Zimbabwe notamment dans le domaine de l'énergie.
L'économie du Zimbabwe est en crise depuis 15 ans et une réforme agraire controversée qui a brisé l'agriculture, secteur-clé de l'économie, a conduit à une hyper-inflation et fait bondir le chômage.
Avec AFP