Les manifestants, parmi lesquels le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, ont demandé au président Robert Mugabe de livrer des informations sur l'enlèvement d'Itai Dzamara, un fervent critique du régime, par un groupe d'hommes non identifiés.
Itai Dzamara, ancien journaliste, était le leader d'un groupe qui veut contraindre Robert Mugabe, 92 ans, à démissionner en raison de la dégradation de l'économie du pays. Le 9 mars 2015, il avait été enlevé par une voiture sans plaques d'immatriculation alors qu'il sortait d'un salon de coiffure, quelques jours après avoir tenu un discours lors d'un meeting de l'opposition. Il n'a plus été revu depuis.
"Pourquoi le régime fait-il appel à la violence lorsque le peuple veut s'exprimer?", a lancé Morgan Tsvangirai devant la foule à Harare, sur la place même où Itai Dzamara avait tenu son discours.
"Nous allons harceler ce gouvernement encore et encore jusqu'à ce qu'ils nous ramènent Itai, mort ou vif", a-t-il poursuivi. "Arrêtez les enlèvements maintenant" ou "Stop aux disparitions forcées", pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.
A l'occasion de ce premier anniversaire, plusieurs pays étrangers ont appelé le gouvernement zimbabwéen à expliquer ce qui est arrivé au militant.
"Les Etats-Unis demeurent profondément inquiets au sujet de M. Dzamara. La Constitution du Zimbabwe garantit les droits de l'Homme et la liberté pour tous les citoyens, y compris M. Dzamara", a indiqué l'ambassade américaine dans un communiqué.
"Nous encourageons le gouvernement du Zimbabwe à mener une enquête complète sur les violences politiques et les enlèvements pour s'assurer que les auteurs soient poursuivis", ajoute le texte.
L'Union Européenne a également appelé à ce que les "responsables de l'enlèvement soient traduits devant la justice".
"Il semble que ce soit un complot bien organisé pour réduire au silence un critique bien connu du gouvernement", a affirmé de son côté, Deprose Muchena, le directeur d'Amnesty International pour l'Afrique australe.
Interrogé mardi par des députés d'opposition au parlement, le vice-président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, a assuré que le gouvernement cherchait toujours Itai Dzamara.
"Je peux vous assurer que nous ne négligerons rien dans cette enquête sur la disparition d'un de nos citoyens", a-t-il déclaré.
Avec AFP