M. Gordhan est accusé de fraude.
"Au gouvernement, nous avons exprimé notre soutien entier au ministre tout en respectant l'indépendance de la procédure et du parquet", a assuré le président Jacob Zuma lors d'une séance de questions au Conseil national des provinces, la chambre haute du Parlement.
"Il est innocent tant qu'un tribunal ne le jugera pas coupable", a insisté le chef de l'Etat.
Pravin Gordhan est convoqué par la justice le 2 novembre pour répondre d'accusations de fraude. Il est soupçonné d'avoir favorisé les conditions du départ à la retraite d'un haut fonctionnaire en 2010, lors de son premier mandat aux Finances (2009-2014).
Rejoint par l'opposition et de nombreux analystes, M. Gordhan a attribué ces poursuites au camp de M. Zuma, auquel il s'oppose sur la gestion des entreprises publiques et la lutte anticorruption.
Cette affaire suscite des tensions au sein du Congrès national africain (ANC) au pouvoir.
Plusieurs de ses poids lourds ont publiquement apporté leur soutien au ministre, dont le vice-président Cyril Ramaphosa, et lechef des députés de ANC, Jackson Mthembu, a même réclamé le la démission de Jacob Zuma.
Mardi, le chef de l'Etat a nié toute influence sur les poursuites lancées par la justice contre M. Gordhan. "Cette affaire n'a jamais été discutée avec le procureur général", a-t-il assuré.
M. Zuma a aussi écarté toute intervention pour faire cesser ces poursuites, afin de ne pas faire de son pays une "République bananière".
Interrogé par les parlementaires, le président a par ailleurs justifié son action en justice pour retarder la publication d'un rapport de la médiatrice de la République sur ses relations controversées avec la famille d'hommes d'affaires Gupta.
"J'ai interrompu (la publication) car elle (la médiatrice) allait publier un rapport sans m'avoir parlé", s'est-il justifié.
Ce rapport devait être publié le 14 octobre, après une rencontre entre la médiatrice et le chef de l'Etat, qui a refusé de répondre sur le fond à ses questions.
Le début de cette séance de questions a été perturbé, comme souvent lorsque M. Zuma s'exprime devant le Parlement, par des élus des Combattants pour la Liberté Economique (EFF, opposition radicale). "Voleur", "assassin", "violeur", ont-ils lancé avant d'être expulsés de la salle.
Avec AFP