"Le gouvernement va instaurer la gratuité de l'éducation supérieure et de la formation pour tous les étudiants sud-africains issus des classes pauvres et ouvrières. Cette mesure débutera dès 2018 pour les étudiants en première année universitaire", a annoncé M. Zuma dans un communiqué.
Les universités sud-africaines ont été agitées en 2015 et 2016 par une violente vague de contestation étudiante provoquée par la hausse des frais de scolarité.
Cette fronde, regroupée sous le mot d'ordre #Feesmustfall ("les frais doivent disparaître"), a pris un tour très politique. De nombreux manifestants en ont profité pour dénoncer la persistance des inégalités raciales dans l'éducation du pays, près d'un quart de siècle après la chute de l'apartheid.
Selon une étude réalisée par l'Institut sud-africain des relations raciales (IRR), 27,5% des Blancs avaient décroché un diplôme universitaire en 2014, contre seulement 5,3% des Noirs.
L'annonce du président Zuma intervient quelques heures avant l'ouverture de la conférence très attendue du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994, qui doit élire son successeur à la tête du parti.
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Un duel très serré oppose l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa, soutenue par l'aile modérée de l'ANC, à la candidate soutenue par M. Zuma, son ex-épouse et ancienne patronne de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini Zuma.
La gratuité des études universitaires promise par M. Zuma, dont le mandat de chef de l'Etat doit expirer après les élections générales de 2019, va concerner plus de 90% des étudiants à la faveur d'une redéfinition des critères des classes "pauvres et ouvrières".
Le niveau maximum de leurs revenus a été abaissé à 350.000 rands (moins de 22.000 euros) par an, a-t-il annoncé.
"Les étudiants qui entrent dans la catégorie des classes pauvres et ouvrières seront financés par des allocations du gouvernement et non par des prêts", a précisé Jacob Zuma.
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Le chef de l'Etat a en outre annoncé une hausse du budget dévolu au fonctionnement des universités, qui doit atteindre 1% de son produit intérieur brut (295 milliards de dollars en 2016).
L'opposition a vivement réagi en dénonçant une "offre intenable et pas budgétée" faite aux étudiants. "C'est une offre politique qui joue avec l'espoir et l'avenir de millions de jeunes gens", a déploré une députée de l'Alliance démocratique (DA), Belinda Bozzoli.
En marge de la réunion de l'ANC, le ministre des Finances Malusi Gigaba a confirmé que la promesse du président serait incluse "de façon fiscalement soutenable" dans son projet de budget 2018.
L'Afrique du Sud peine depuis des années à se sortir de la crise économique et financière de 2008. Le chômage y atteint un taux record de plus de 27%.
Deux agences de notation financière ont récemment dégradé sa note, en raison notamment du dérapage de ses comptes publics.
Avec AFP