L'opposition camerounaise fait front commun pour réformer le système électoral

Les leaders de l'opposition camerounaise à Yaoundé, le 1er avril 2021.

Plusieurs poids lourds de l'opposition souscrivent à une charte commune qui vise à rééquilibrer le jeu électoral. Une première depuis des décennies.

Des leaders de sept partis politiques de l’opposition camerounaise ont signé un communiqué conjoint le 31 mars 2021 et donné une conférence de presse le 1er avril 2021 à Yaoundé pour informer l’opinion qu’ils travaillent ensemble pour une réforme consensuelle du système électoral.

"Nous, partis politiques signataires du présent communiqué,…avons décidé de travailler ensemble dans un cadre républicain inclusif, avec toutes les parties prenantes du jeu démocratique, afin de mettre en place un système électoral nouveau ou amendé pour la stabilité et la prospérité de notre pays", peut-on lire dans le document remis aux journalistes.

Ils appellent dès lors "tous les autres partis politiques, organisations ou personnalités de la société civile désireux de participer à cette dynamique, à travailler ensemble, dans le cadre du Secrétariat Technique mis en place à cet effet".

Les partis signataires du communiqué "assurent le peuple camerounais de leur engagement à aller jusqu’au bout de leur démarche", peut-on encore lire dans le document signé par plusieurs figures politiques dont Maurice Kamto, chef du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), candidat arrivé officiellement en 2ème position à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018.

On compte aussi parmi les autres signatiares les députés Cabral Libii du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) et Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF).

Pour le député Pierre Kwemo, président de l’Union des mouvements socialistes (UMS) - un autre parti signataire - il s’agit du coup d’envoi d’un processus. Pour sa part, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, présidente de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) et Maire de Foumban, c’est la première fois dans l’histoire politique du Cameroun que des partis d’opposition s’accordent sur un point aussi déterminant.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis 1985, a réagi suite à la tenue de cette rencontre de l'opposition à travers un communiqué signé de son secrétaire national à la communication, le professeur Jacques Fame Ndongo. Le code électoral en vigueur ne subira aucun changement en dehors d'un vote à l'assemblée nationale, a-t-il tranché.