Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a reconnu avoir perdu "une bataille" à Tinzaouatène, près de la frontière algérienne, dans une vidéo consultée vendredi par l'AFP. Avec Sergueï Lavrov, "nous avons insisté sur des sujets d'actualité sécuritaire au Mali, dans un contexte de lutte acharnée contre des groupes terroristes coalisés, appuyés par des sponsors étrangers", a dit jeudi le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop sur son compte X.
Lire aussi : Mali: les séparatistes disent avoir tué 84 éléments de Wagner et 47 soldats maliensSon homologue russe "a saisi cette occasion pour réaffirmer que son pays se tient fermement aux côtés du Mali et des pays de la confédération AES", l'Alliance des Etats du Sahel, formée des régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sécessionnistes de l'organisation régionale Cedeao, a-t-il ajouté.
Les séparatistes et les jihadistes ont affirmé avoir tué des dizaines de membres du groupe paramilitaire russe Wagner et de soldats maliens lors des combats à Tinzaouatène entre le 25 et le 27 juillet. L'armée malienne et le groupe Wagner ont reconnu des pertes importantes sans donner de bilan précis.
Cette défaite est la plus lourde subie en une bataille par le groupe Wagner en Afrique, s'accordent les analystes. A "Tinzaouatène, on a perdu une bataille" mais "nous n'allons jamais perdre la guerre contre les terroristes", avait déclaré mercredi Choguel Kokalla Maïga à Bamako lors de la journée panafricaine de la femme.
Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'Etat central.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Elle a rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.