Le département d’Etat condamne les propos du télévangéliste Pat Robertson sur Hugo Chavez

Le département d’Etat américain a condamné en termes énergiques les propos tenus, mardi, par le télévangéliste Pat Robertson au sujet de Hugo Chavez, le président du Venezuela.

Dans ses déclarations à la télévision, M. Robertson a dit que Hugo Chavez représente un danger pour les Etats-Unis et que leurs services secrets devraient monter une opération “pour s’en débarrasser“.

Réaction du département d’Etat par la voix de Sean McCormack, son porte-parole:

”Ces propos sont déplacés. Ils ne représentent, en aucun cas, la politique des Etats-Unis. En outre, toute accusation, toute idée selon laquelle nous faisons le projet d’entreprendre une action hostile contre le Venezuela ou son gouvernement ne repose, en aucun cas, sur les faits et est dénuée de tout fondement“, affirme le porte- parole du département d’Etat.

Les propos de Pat Robertson ont entraraîné une vive réaction du Venezuela: son vice- président, Jose Vicente Rangel, a qualifié de “terroristes“ les déclarations de Pat Robertson, ajoutant qu’elles mettraient à l’épreuve la politique d’antiterrorisme du gouvernement américain.

Rappelons que le président Hugo Chavez a accusé les Etats-Unis d’avoir appuyé une tentative de coup d’Etat contre lui, en 2002. Et il a souvent laissé entendre que les responsables américains cherchaient à le renverser ou à le tuer. Ces allégations ont toujours été démenties par Washington...

Comment la controverse actuelle a-t-elle commencé? Eh bien, dans ses propos à la télévision, à la suite d’un reportage critique sur M. Chavez, M. Robertson a spécifiquement dit que si le leader vénézuélien pense que les Etats-Unis tentent de l’assassiner, ces derniers devraient le faire.

Pat Robertson, qui possède un vaste auditoire chez les chrétiens conservateurs, estime que le président Chavez veut faire du Venezuela “ un tremplin pour l’influence communiste et l’extrémisme musulman “.

Au niveau de l’administration Bush, le porte-parole du département d’Etat a fait une distinction très nette entre les propos menaçants de M. Robertson et les préoccupations de longue date de Washington concernant certains aspects du comportement du Venezuela.

Plusieurs responsables gouvernementaux américains, notamment le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, lors de son voyage en Amérique latine, la semaine dernière, ont en effet critiqué les liens étroits de M. Chavez avec Fidel Castro, le leader cubain, accusant les 2 hommes de promouvoir l’agitation dans d’autres pays latino-américains.

Le porte-parole du département d'Etat, M. McCormack, note cependant que Washington entretient le dialogue politique avec le gouvernement vénézuélien et espère qu’il participera à un ordre du jour positif pour cette région du monde.

Le Venezuela est, rappelons-le, l’un des plus gros fournisseurs de pétrole des Etats- Unis.