Les propos du président George Bush reconnaissant l’existence, hors des Etats-Unis, de prisons secrètes où la CIA détenait des étrangers soupçonnés de terrorisme, a suscité diverses réactions aux Etats-Unis. Pour le chef de l’exécutif américain, l’ouverture de ces lieux de détention secrets a sauvé un nombre incalculable de vies. « Ce programme a été et demeure l’un de nos outils les plus précieux dans la lutte contre les terroristes. Il est d’une valeur incalculable à l’Amérique et à nos alliés, » a déclaré Monsieur Bush.
La déclaration du chef de l’exécutif américain est survenue le jour de la publication, par le Pentagone, de nouveaux critères de traitement des prisonniers détenus par l’armée américaine. Ces critères intègrent les dispositions des conventions de Genève interdisant les abus du type de ceux survenus ces dernières années.
Le Washington Post, grand quotidien de la capitale américaine, a salué ces décisions. Cependant, il estime que M. Bush en sape la valeur morale en défendant des « procédures alternatives » employées par la CIA; et qui, pour le reste du monde, reviennent à des formes de torture. Le quotidien déplore aussi que M. Bush demande au Congrès de se prononcer rapidement sur des initiatives aussi complexes, à quelques semaines seulement des élections partielles de début novembre, alors que les parlementaires sont particulièrement occupés.
Pour le New York Times également, George Bush a repris le droit chemin, mais en créant une urgence là où elle n’existe pas. Le Congrès n’aurait pas à se presser au sujet du projet de loi proposé par M. Bush si la Maison Blanche n’avait pas fait tout son possible, jusqu’à présent, pour empêcher les législateurs américains de se prononcer sur la question, déclare un éditorial du Times.
USA Today parle lui de « théâtre politique » tout en faisant valoir que toutes les parties concernées pourraient néanmoins tomber d’accord sur une bonne partie des remarques de M. Bush. Le quotidien souligne la nécessité, pour la nation, de se protéger contre les terroristes, sans compromettre pour autant ses principes.
Certes, les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 ne devraient pas à avoir à attendre indéfiniment pour obtenir justice, mais justice ne sera pas rendue si la nouvelle législation proposée par M. Bush n’est pas défendable au plan légal et se trouve constamment attaquée en justice, explique USA Today.