Les leaders politiques ivoiriens apprécient, chacun à sa manière, les recommandations du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine concernant la crise ivoirienne.
Dans le camp du Premier ministre Charles Konan Banny, la satisfaction est de mise. « Il s’agit de nous aider à aller vers la paix, vers la réconciliation, et vers la réalisation de l’objectif majeur qui reste les élections transparentes, ouvertes en Côte d’Ivoire, » explique Célestin Noutoua Youdé, conseiller du Premier ministre Konan Banny. Parmi les moyens dont dispose désormais le Premier ministre pour atteindre cet objectif, M. Youdé cite l’autorité attribuée à Charles Konan Banny sur les forces de défense de sécurité et sur l’ensemble du territoire national.
Pour leur part, les partisans du président Laurent Gbagbo, disent attendre l’issue de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU du 25 octobre. Rédacteur en chef de « Notre Voie, » journal réputé proche du Front patriotique ivoirien (FPI) du président Gbagbo, César Edou ne cache pas sa déception. L’Union africaine a décidé de maintenir en place le tandem qui n’a pas fonctionné de l’aveu même du Premier ministre, explique-t-il. Pour ce qui est des pouvoirs renforcés de Konan Banny, César Edou cite le communiqué du Conseil de paix et de sécurité faisant état de « tous les pouvoirs nécessaires », ce qui, assure-t-il, figurait déjà dans la résolution 1633 de l’ONU.
Du côté du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Dramane Ouattara, on s’en remet également au Conseil de sécurité de l’ONU pour des éclaircissements. Certes, le diagnostic posé par les chefs d’Etat africains est conforme à la réalité, estime Ali Coulibaly, porte-parole du RDR. Cependant, M. Coulibaly est d’avis que les dirigeants africains auraient dû « dire clairement que la constitution ivoirienne est suspendue, dire également que la primauté du droit international est incontestable, et puis définir de façon nette le cadre juridique devant régir la nouvelle transition qui va s’ouvrir à partir du 1er novembre 2006. » «
Il faut que les chose soient tirées au clair pour éviter des interprétations qui sont déjà prévisibles, » renchérit de son côté Alphonse Djédjé Madi, secrétaire général du PDCI, l’ancien parti au pouvoir.