Irak : L’exécution de Saddam Hussein suscite diverses réactions

L’ancien leader irakien Saddam Hussein a été pendu samedi, 30 décembre 2006, peu avant l’aube, à Bagdad. Il avait été condamné à mort le 5 novembre pour avoir ordonné le massacre de 148 villageois chiites en 1982, à la suite d’une tentative d’assassinat contre lui. Des images de l’exécution et du corps du supplicié recouvert d’un linceul ont été diffusées par la télévision irakienne. Selon le conseiller irakien à la sécurité nationale Mowaffaq al-Rubaie, qui a assisté à la pendaison, l’ancien leader irakien n’a montré aucun remord lorsque la sentence lui a été lue peu avant qu’il soit conduit dans la salle d’exécution.

Saddam Hussein qui a dirigé l’Irak d’une poigne de fer était également jugé pour génocide, en rapport avec une campagne militaire contre les Kurdes qui avait fait 180 000 morts selon le procureur. Les forces américaines l’avaient capturé en décembre 2003, huit mois après que l’invasion menée par les Etats-Unis l’eut chassé du pouvoir. Un juge fédéral de Washington a rejeté un appel de dernière minute de ses avocats qui cherchaient à empêcher l’exécution.

Sa pendaison a suscité différentes réactions. De nombreux Irakiens ont célébré dans les rues, notamment dans le quartier chiite de Sadr City à Bagdad. La mort de Saddam ferme un sombre chapitre de l’histoire de l’Irak et marque la fin de 35 ans d’une politique de discrimination et de marginalisation, a déclaré le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Bagdad.

C’est un important jalon dans la voie de la démocratie en Irak, a dit de son côté le président George W. Bush. Cet événement marque la fin d’une année difficile pour les Irakiens, a ajouté le chef de l’exécutif américain en avertissant toutefois que cela n’arrêtera pas la violence dans en Irak. Les autorités koweïtiennes ont, pour leur part, qualifié l’exécution de « victoire du peuple irakien. »

Les groupes de défense des droits humains et les pays opposés à la peine capitale l’ont dénoncée. L’ONG Human Rights Watch juge le procès biaisé et estime que la pendaison constituait un traitement cruel et inhumain en dépit des nombreuses violations des droits humains dont s’était rendu coupable Saddam Hussein. Des manifestations contre l’exécution ont eu lieu en Irak, au Pakistan et en Inde.

Le gouvernement palestinien que dirige le mouvement Hamas a dénoncé la pendaison de l’ancien leader irakien et la Libye a décrété trois jours de deuil national.