La Guinée dans une dangereuse spirale

La situation se dégrade en Guinée. Au neuvième jour de la grève générale, les forces de sécurité ont pourchassé, dans la banlieue de Conakry, des jeunes manifestants déchaînés qui avaient mis le feu à de vieux pneus. Les leaders syndicaux affirment de leur côté que le président Lansana Conté a menacé de les faire tuer lors d’une rencontre mercredi. Ils disent lui avoir demandé de démissionner.

Les dirigeants syndicaux guinéens estiment que le président Conté, qui est diabétique et sérieusement malade, n’est plus apte à diriger le pays. Des manifestations ont eu lieu dans d’autres villes guinéennes où l’on a assisté à des scènes de pillage de bureaux gouvernementaux. Les incidents ont fait au moins deux morts mercredi. Idriss Fall a réalisé un dossier spécial sur la situation en Guinée.

Contacté par Samuel Kiendrébéogo, le ministre guinéen des Transports, Ibrahima Kara, a fait savoir que la grève générale déclenchée par les syndicats « dépasse complètement les compétences légales des syndicats. » Les motifs évoqués par les syndicats dans leur avis de grève « ne cadrent en rien » avec « les préoccupations professionnelles ou salariales » des travailleurs du public comme du privé, a-t-il dit.

M. Kara parle d’une « action subversive menée par des partis politiques appuyés par la France pour essayer de renverser le régime démocratique indépendant guinéen. » Le ministre guinéen affirme que les relations entre la Guinée et les Etats-Unis « prennent de l’ampleur » et, selon lui, « il va sans dire que les intérêts français sont menacés, donc ils s’alignent derrière leurs hommes pour essayer de déstabiliser la Guinée. »