Commémoration de l’abolition de l’esclavage

La commémoration de l’abolition de l’esclavage a été marquée jeudi, à Gorée au Sénégal, par un dépôt de gerbe de fleurs à la mémoire de toutes les victimes, le vernissage d’une exposition, ainsi que le lancement d’un festival de contes et de paroles dédié à la mémoire de l’esclavage. Le maire de Gorée, Augustin Senghor, a trouvé désolant que l’initiative revienne aux Occidentaux de fixer des dates de commémoration, alors que les victimes ne se sentent pas dans le besoin de contribuer largement à l’œuvre de perpétuation du souvenir de leurs frères victimes de la traite négrière.

Le président Jacques Chirac et son successeur, Nicolas Sarkozy, ont participé jeudi, 10 mai, à une cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage, au jardin du Luxembourg à Paris. Jacques Chirac a dévoilé l’œuvre « Le cri, l'écrit » du sculpteur Fabrice Hyber. Cette stèle de 3,70m représente des anneaux entrelacés symbolisant les chaînes des esclaves. Interrogée par Samuel Kiendrébéogo, la vice-présidente du comité pour la mémoire de l’esclavage, Françoise Vergès, constate une « appropriation de cette portion de l’histoire collective par toute une partie de la population. »

Le but est « que cette histoire deviennne une histoire largement partagée », dit de son côté Christiane Taubira-Delanon, la député guyannaise qui fut à l’origine de la loi sur la mémoire de l’esclavage. « Le combat est encore long » ajoute-t-elle.