Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire contre les présidents Omar Bongo Ondimba du Gabon et Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, tous deux accusés de posséder en France des biens immobiliers acquis grâce à des fonds publics détournés dans leurs pays respectifs. Pour Christian Abiaga, président de l’association SOS Consommateurs du Gabon, « c’est une démarche louable dans la mesure où on peut effectivement constater que, pendant que nos Etats croupissent dans la pauvreté, une pauvreté honteuse, nos dirigeants, dans le cas du Gabon, le chef de l’Etat a pu réaliser des affaires somptueuses à l’étranger. »
Interrogée par notre correspondant Marc Ona, une Gabonaise ayant requis l’anonymat, se dit déçue que le président gabonais soit toujours impliqué dans de sombres affaires. Elle a exprimé le vœu que la lumière soit faite par les enquêteurs de Paris pour servir de leçon à tous ceux qui détournent l’argent de l’Afrique en toute impunité. Pour sa part, le député gabonais Jean-Valentin Leyama relève que les accusations dont fait l’objet le président Bongo à l’étranger auraient pu faire l’objet d’enquêtes au Gabon même si ce pays disposait d’une justice indépendante. « Quand il y a un contraste énorme entre le revenu officiel de quelqu’un et son niveau de vie, son train de vie, il y a présomption d’enrichissement illicite », a-t-il souligné.