Un nombre croissant d’établissements d’enseignement supérieur investissent dans les énergies renouvelables

C’est ce qu’affirme le Sierra Club, la plus ancienne association américaine écologiste, fondée à San Francisco en Californie en 1892 par John Muir. Dans la dernière édition de son magazine mensuel, le Sierra Club dresse la liste des 10 institutions en question qui font le plus pour protéger l’environnement.

En tête de la liste: Oberlin College, une université américaine d'arts libéraux à Oberlin, dans l'Ohio, qui dispose d’une prestigieuse école de musique. Les étudiants font tout pour acheter des produits alimentaires locaux, tout en organisant des compétitions entre les différents dortoirs, pour voir qui peut réduire le plus sa consommation d’énergie. « Pendant un certain temps, les gens ont vraiment eu l’esprit de compétition, vous savez. Par exemple: combien de temps passer dans la douche en une semaine, et comment battre votre record » explique Amanda Medris, une étudiante qui, comme ses camarades, cherche un nouveau mode de vie plus respectueux de l’environnement.

Medris et un autre étudiant, Lucas Brown, ont notamment appris à réduire le débit d’eau chaude de leurs douches pendant qu’ils se savonnent. Ils ont installé un aérateur sur le robinet, qui réduit la quantité d’eau pouvant passer par le goulot et ils ont placé des briques dans le réservoir d’eau de leurs toilettes pour en réduire le débit.

Si ces mesures modestes leur permettent de réduire leur facture énergétique, ailleurs, sur le campus d’Oberlin, on constate d’autres progrès. Un nouveau bâtiment a été conçu et construit en tenant compte des dernières technologies environnementales. Un panneau solaire installé dans l’entrée permet aux visiteurs de suivre le mouvement d’une fontaine dont les eaux coulent d’autant plus rapidement que le soleil brille plus fort.

Des panneaux solaires ont été placés sur le toit du Centre Lewis de l’université, et sur l’auvent d’un parking, fait valoir John Peterson, président des études environnementales de l’Oberlin College. Ils produisent davantage d’énergie que nécessaire pour ces bâtiments, et l’excédent d’électricité intègre le réseau électrique de l’état d’Ohio. Le Centre Lewis est chauffé grâce à l’énergie géothermique et les eaux usagées sont traitées sur le campus, grâce notamment à un système qui emploie des plantes, dont des orchidées, pour filtrer les rejets liquides.

Des panneaux détaillent ces efforts, et les passants peuvent s’informer de la situation et des projets en cours, ajoute M. Peterson. « A leur arrivée ici, beaucoup de gens disent: Oh, c’est un peu comme cette petite aiguille sur ma voiture Prius, qui me dit combien de kilomètres par litre d’essence j’obtiens. Et c’est tout à fait vrai » déclare M. Peterson. Les gens apprennent à modifier leur comportement, ajoute le président des études environnementales de l’Oberlin College.

Le professeur et ses élèves ont placé 17 dortoirs sous surveillance, pour déterminer leurs habitudes au plan énergétique et en 2006, ils ont parrainé un concours, histoire de voir quel dortoir parviendrait à utiliser le moins d’énergie. Certains ont réussi à réduire de 50 pour cent leur consommation d’énergie, dit-il.

Cet enthousiasme ne surprend pas Jennifer Hattam, rédactrice adjointe du magazine du Sierra Club. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui seront appelés à relever les défis de demain, au plan environnemental, souligne-t-elle, notamment, le changement climatique et la rareté croissante des ressources pétrolières.

Donc, les universités peuvent vraiment faire une différence en permettant aux jeunes de s’imprégner très tôt de ces questions. A leur entrée sur le marché du travail, ces jeunes seront mieux préparés à se servir des idées et principes glanés sur les campus universitaires, dit-elle.