L’influence destructive de l’Iran en Irak

Dans une récente déposition au Congrès, à Washington, le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, et l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, ont dit, tous les deux, que les acquis en matière de sécurité en Irak sont significatifs, mais non irréversibles.

Le général Petraeus et l’ambassadeur Crocker ont fait remarquer que la menace d’al-Qaida en Irak a été réduite mais non éliminée ; la violence inter-communautaire est moins importante, mais pourrait s’accentuer de nouveau, notamment si des acteurs étrangers l’attisent. Et les deux officiels américains ont noté l’influence négative de l’Iran en Irak.

Par le biais de la Force Qods, un corps d’élite des Gardiens de la révolution islamique, a dit le général Petraeus, l’Iran fournit des financements, de l’entraînement, des armes et des directives aux milices extrémistes chiites, dites Groupes spéciaux. Ces Groupes spéciaux ont récemment affronté les forces irakiennes et coalisées à Bagdad et à Bassora.

Ces nouveaux accrochages, a ajouté le général Petraeus, mettent en exergue le comportement malfaisant de l’Iran en Irak. « Si on les laisse faire, les Groupes spéciaux constitueront la menace la plus importante à long terme à la viabilité d’un Irak démocratique », a-t-il déclaré.

Le général Petraeus dit que les leaders irakiens et ceux de la coalition ont, à maintes reprises, fait connaître leur désir de voir l’Iran honorer les promesses faites par son président Mahmoud Ahmadinejad, à savoir de mettre fin à l’appui de Téhéran aux Groupes spéciaux. Mais, a souligné le général Petraeus, les activités néfastes de la Force Qods iranienne se poursuivent en Irak.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Ryan Crocker, a dit que les Etats-Unis connaissent maintenant plus que jamais ces réseaux et la force Qods qui les parraine. « Nous continuerons à œuvrer résolument pour les repérer et les détruire. Mais en même temps, nous appuyons des relations constructives entre l’Iran et l’Irak et participons au processus tri-partite de discussions sur la situation sécuritaire en Irak. L’Iran a un choix à faire », a indiqué M. Crocker.

L’ambassadeur américain à Bagdad dit que si les Etats-Unis ne parviennent pas à bâtir sur les gains déjà réalisés en Irak, al-Qaida, de même que l’Iran, en tireraient bénéfice. L’Iran a publiquement fait savoir qu’il occuperait tout vide en Irak, et les milices chiites en profiteraient pour réaffirmer leur présence, a souligné M. Crocker. « Le peuple irakien, a-t-il affirmé, souffrirait à une échelle plus vaste que tout ce que nous avons vu jusqu’ici. L’escalade du conflit attirerait les voisins de l’Irak, entraînant des conséquences dévastatrices pour la région et le monde. »