Du fait des difficultés économiques ici aux Etats-Unis, On assiste à une nette diminution des envois d’argent des immigrés en Amérique latine chez eux. Les Latino- Américains, tout comme les Africains vivant aux Etats-Unis, éprouvent, au plan individuel, de plus en plus de difficultés à économiser et envoyer un peu d’argent aux parents restés au pays.
Houston abrite une importante communauté d’immigrés originaires du Mexique et d’Amérique centrale. La flambée des prix du carburant, en particulier, amène certaines entreprises – dans les secteurs du transport et de la construction notamment – à réduire leurs activités ; ce qui se traduit par moins de travail pour ces immigrés, qu’ils soient maçons, jardiniers ou femmes de ménages.
Il y a moins de travail et, en même temps, les prix du carburant, de la nourriture et le loyer ont augmenté, explique Oscar Ramiro. Ce mécanicien de Vera Cruz avait l’habitude d’envoyer 100 dollars par semaine à sa famille en Amérique latine, mais a maintenant du mal à le faire toutes les deux semaines.
Juanita, femme de ménage ayant perdu son emploi explique, de son côté, qu’elle avait l’habitude d’envoyer jusqu’à 150 dollars par semaine à sa mère à Michoacan dans le centre du Mexique. Aujourd’hui, elle peut à peine épargner 50 dollars à cette fin. Juanita dit qu’elle entend beaucoup d’histoires de ce genre, chez d’autres immigrants.
Selon la Banco de Mexico, une banque mexicaine, les envois d’argent au Mexique par les immigrés ont baissé de près de 3% cette année. Ce montant était de 5,5 milliards de dollars pour la période de janvier à mars 2007; il n’est plus que de 5,3 milliards de dollars pour la même période cette année. Ces envois représentent la seconde source de devises pour le Mexique, après les exportations de pétrole brut.
Les immigrés africains des Etats-Unis envoient, eux-aussi, de moins en moins d’argent en Afrique. La baisse du dollar affecte le montant des sommes transférées en Afrique, explique Jean Baptiste Nodjigoto, responsable d’une petite agence de transfert d’argent à Baltimore dans le Maryland. Selon M. Nodjigoto, certains Africains ont perdu leur emploi et se trouvent dans l’impossibilité de venir en aide aux parents en Afrique.