Etats-Unis : l’ancien porte-parole présidentiel McClellan dénonce l’administration Bush dans un livre à paraître

Scott McClellan, ancien porte-parole de la Maison Blanche, publie, la semaine prochaine, un brûlot dans lequel il dénonce son ancien patron George W. Bush. M. McClellan accuse le chef de l’exécutif américain d’avoir orchestré une campagne de propagande destinée « à manipuler les sources de l’opinion publique » pour pouvoir vendre au peuple américain la guerre en Iraq. Pour l'ancien porte-parole, M. Bush est un homme qui n’a pas le sens de la réalité et qui refuse de reconnaître ses erreurs.

McClellan a été porte-parole du président pendant les trois premières années de l’administration Bush, donc durant les évènements du 11 septembre 2001, puis lors des guerres en Afghanistan et en Irak. Quelques mois avant sa démission en 2006, McClellan défendait encore âprement la décision du président d’entrer en guerre contre Saddam Hussein. Dans ses mémoires, l’ancien porte-parole affirme maintenant que le public a été très mal informé, mais que McClellan était sincère à l’époque.

A propos de l’affaire Valerie Plame - dont le statut d’agente de la CIA avait été divulguée - McClellan écrit que de hauts responsables de la Maison blanche, notamment Karl Rove, Lewis Scooter Libby et « peut-être le vice-président Cheney » l’ont encouragé à mentir, au sujet de leur rôle dans cette affaire. L’ex-porte parole de la Maison blanche critique, par ailleurs, la réponse de l’administration Bush, face aux graves dégâts provoqués par le cyclone Katrina, en 2005.

La Maison Blanche a rejeté les allégations de Scott McClellan, qui est resté sept ans aux cotés de George Bush, d’abord lorsque ce dernier était gouverneur du Texas, puis à Washington après son élection à la présidence. Des proches du président ont critiqué la sortie de McClellan.

Pour Frances Frago Townsend, ancienne conseillère de M. Bush pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, la décision de McClellan de publier ses mémoires n’est pas professionnelle.

Karl Rove, ancienne éminence grise du président, a fait valoir que si McClellan éprouvait des doutes au sujet du chef de l’exécutif, il n’en avait fait part à personne. "Cela ne ressemble pas à Scott, vraiment pas. Pas au Scott McClellan que je connais depuis longtemps,” s’est etonné Karl Rove. On dirait plutôt un "blogueur" de gauche, a-t-il ajouté.

De son coté, le président Bush a profité d’un discours dans le Colorado pour justifier à nouveau l’entrée en guerre en Afghanistan et en Irak. Ces offensives étaient nécessaires pour empêcher de nouveaux attentats terroristes aux Etats-Unis, a-t-il réitéré. "Le succès viendra lorsque l’Irak et l’Afghanistan seront des alliés forts et capables dans la lutte contre la terreur“ a dit M. Bush. Ce jour viendra et l’Amérique en sera d’autant plus en securité, a-t-il ajouté.

Le livre de Scott McClellan, dont des extraits ont déjà été publiés, sera mis en vente le premier juin.