Quatre militants de l'opposition ont été retrouvés morts près de Harare, deux jours après qu’on ait signalé leur enlèvement. Selon Nelson Chamisa, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition, ils auraient été tués par des partisans du président Robert Mugabe.
Mercredi, le président sud africain Thabo Mbeki a eu des entretiens séparés avec M. Mugabe et le dirigeant d’opposition Morgan Tsvangirai. Selon les media sud-africain, il aurait appelé son homologe zimbabwéen à annuler le second tour de l’élection présidentielle et à former un gouvernement d’unité nationale avec M. Tsvangirai. Mais dans une interview avec la Voix de l’Amerique, le leader du MDC a démenti ces informations, disant que M. Mbeki lui avait dit qu’il n’avait aucun plan pour mettre fin a la crise au Zimbabwe.
A New York, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a dit que le gouvernement zimbabwéen a déjà compromis, par son comportement, l’intégrité du second tour des présidentielles prévu le 27 juin. Le chef de la diplomatie américaine, qui présidait une réunion informelle des membres du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Zimbabwe, a ajouté que le régime du président Mugabe a abandonné toute prétention à faire en sorte que le second tour se déroule d'une manière libre et juste. Elle a appelé au renforcement des sanctions internationales contre M. Mugabe.
Par ailleurs, des dirigeants africains ont également fait part de leur scepticisme au sujet du deuxième tour des présidentielles au Zimbabwe. S’exprimant au nom des pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe, a fait valoir au cours d'une conférence de presse qu’il y a fort peu de chances que ce scrutin soit libre et équitable. La Tanzanie a demandé au gouvernement zimbabwéen de mettre fin aux violences politiques qui, selon des témoins, ont coûté la vie à des dizaines de personnes et fait des centaines de blessés ces dernières semaines, a-t-il ajouté.