Le gouvernement américain a annoncé, mardi soir, qu’il va consentir un prêt d’urgence de 85 milliards de dollars à AIG, American International Group, le No 1 mondial de l’assurance, pour lui éviter la faillite. La banque centrale américaine – la Fed - a fait valoir que si l’on laissait AIG déposer son bilan, cela occasionnerait de sérieux problèmes pour les marchés financiers.
C’est le gouverneur de New York, David Paterson, qui a annoncé ce prêt, mardi soir, précisant que cela n’affectera en rien les polices d’assurance des particuliers et les emplois de cette compagnie. « Le conseil d’administration d’AIG a accepté l’offre du conseil de la Réserve fédérale – à savoir que les autorités fédérales vont autoriser AIG à recevoir un prêt de 85 milliards de dollars, remboursable sur 24 mois », a dit M. Paterson.
En échange de ce prêt, le gouvernement américain va prendre une participation de près de 80% dans le capital d’AIG. L’action de l’assureur a baissé de 98%, au cours de l’année écoulée.
Pourquoi AIG se retrouve-t-elle dans de telles difficultés ? AIG était au bord de la faillite, en raison des lourdes pertes qu’elle a essuyées, du fait de la crise des prêts au logement.
Pour Cliff Gallant, un analyste du secteur des assurances, les problèmes financiers d’AIG ont commencé avec les prêts hypothécaires qu’elle garantissait. « AIG avait parié gros, très gros, sur ce secteur et je pense que l’effondrement du marché du logement l’a entraînée dans une spirale qui est à l’origine de ses problèmes », a expliqué M. Gallant.
Des clients nerveux d’AIG ont fait la queue, mercredi, devant les bureaux en Asie d’AIG – ils disent qu’ils veulent résilier leur police d’assurance avec cette compagnie. Des centaines de clients d’AIG sont descendus sur ses bureaux et ceux de ses filiales à Singapour et Taipeh, alors que d’autres se pressaient dans un bureau d’AIG à Hong Kong.
Les autorités en Asie se disent confiantes qu’AIG et ses filiales seront en mesure de s’acquitter de leurs obligations financières à l’égard de leurs clients.…
Lundi, on avait assisté à une vague d’ordres de vente quand la banque d’investissement Lehman Brothers s’est placée sous la protection du tribunal sur les faillites et Merril Lynch a été reprise par Bank of America.