Face à la tourmente actuelle sur les marchés financiers, les banques centrales injectent des liquidités dans le système pour redonner confiance aux investisseurs et encourager les banques à prêter. L’administration américaine va, de son côté, prendre des mesures exceptionnelles dans ce sens. « L’économie américaine est confrontée, en ce moment, à des défis sans précédent. Et nous y répondons par des mesures sans précédent », a déclaré aujourd’hui le président George Bush.
La crise s’est traduite par une érosion de la confiance et elle a « grippé » le système financier, de sorte que l’intervention du gouvernement était essentielle, a fait valoir le chef de l’exécutif américain, qui a demandé au Congrès d’approuver un plan de sauvetage, dés que possible.
Il faut prendre de nouvelles mesures « audacieuses » pour résoudre cette crise financière, a déclaré, de son côté, le secrétaire américain au Trésor. Henry Paulson a donné les grandes lignes d’un plan de sauvetage prévoyant le rachat des mauvais titres « gagés sur des hypothèques ». Au Congrès, un haut responsable à la commission des affaires bancaires, le sénateur républicain Richard Shelby, a averti que ce plan pourrait coûter jusqu’à mille milliards de dollars au contribuable américain.
les candidats à la présidence américaine John McCain et Barack Obama ont, tous, deux révélé les mesures qu’ils prendraient, s’ils étaient élus, pour aider à stabiliser les marchés financiers et prévenir d’autres problèmes à l’avenir. Le sénateur républicain John McCain a réaffirmé qu’il créerait une nouvelle agence gouvernementale à même de prévenir l’effondrement des institutions financières en difficulté. Il a aussi promis de vastes réformes pour empêcher la corruption et accroître la transparence du secteur financier. Le sénateur démocrate Barack Obama a, lui, souligné l’importance de parvenir à une solution bipartisane. Il se félicite de la coopération entre de la FED, la banque centrale américaine, le département du Trésor et le Congrès. M. Obama a également noté qu’il s’agit d’une crise mondiale et tous les pays doivent collaborer pour la résoudre.
L’Afrique, pour le moment, est, en épargnée par la crise financière actuelle, mis à part les pays producteurs de pétrole. Ces derniers « ont accumulé, au cours des dernières années, énormément de titres, en particulier américains; ils subissent, pour certains d’entre eux, une dépréciation de leurs actifs », explique Benjamin Carton, économiste à CPII, à Paris. Pour le reste du continent, « l’interconnection avec la bourse américaine, avec les marchés internationaux, est beaucoup plus faible, et donc il n’y a pas de risque immédiat », a-t-il précisé.
Toutefois, les places financières africaines devront « se protéger des capitaux spéculatifs », relève, pour sa part, Willy Ontsia, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), à Libreville au Gabon. « Avec les rendements qui vont baisser, et qui baissent fortement sur les marchés européens, américains, asiatiques, il y aura une forte volonté de rechercher d’autres marchés où les rendements pourraient être importants », a averti M. Ontsia.