Nigéria : le cessez-le-feu annoncé par le MEND ne semble guère respecté

Malgré le cessez-le-feu proclamé dimanche par le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), les affrontements se poursuivent dans le sud du Nigéria, l’armée continuant à traquer les bandes armées opérant dans la région.

Le MEND a expliqué que son cessez-le-feu unilatéral est conditionnel, et qu’il n’hésitera pas à reprendre du service si ses positions sont attaquées. De nouveaux affrontements ne sont donc pas à exclure puisque pour l’armée nigériane, la chasse aux rebelles reste ouverte.

Les autorités militaires nigérianes ont fait état d’un renforcement des mesures de sécurité autour des installations pétrolières pour dissuader toute agression. Pour leur part, les groupes armés se sont fixé pour objectif d’amener les compagnies pétrolières à cesser leurs activités. Ils réclament une répartition plus équitable des richesses du pays, ainsi que des compensations pour les effets de la pollution dans leur région et la libération de leur chef. Certains militants exigent également l’autonomie du delta du Niger, voire une sécession pure et simple de la région.

« Les rebelles sont fatigués de la situation actuelle et voudraient pouvoir contrôler leurs propres ressources », déclare Tom Polo, l’un de leurs chefs. « Nous constatons qu’ils nous appellent militants », ajoute-t-il, en faisant valoir que lui et ses hommes sont en réalité des combattants de la République du Gbaramatu.

Pour le gouvernement nigérian, le MEND et ses partisans sont des bandes criminelles, motivées par des gains tels que les rançons et le vol du pétrole brut. La ligne qui sépare le militantisme du crime organisé est floue dans le delta du Niger. La semaine dernière a été marquée par une série d’attaques rebelles. La compagnie nationale pétrolière fait état d’une perte de 280 000 barils de pétrole brut par jour depuis l’ouverture des hostilités par le MEND.