La situation ne cesse de se dégrader au Zimbabwe, pays en proie à longue crise économique et politique, à laquelle s’est ajoutée, depuis quelques temps, une épidémie de choléra. L’Afrique du Sud a décidé d’envoyer des vivres et des médicaments à ce pays pour l’aider à faire face au choléra.
La crise humanitaire dans laquelle le Zimbabwe se trouve plongé a amené la Secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice à appeler au départ du président zimbabwéen Robert Mugabe. « Le fait est qu’il y a eu une parodie d’élection, et il y a eu processus tronqué de pourparlers sur le partage du pouvoir, et nous voyons maintenant, non seulement un grave impact politique et économique sur le peuple zimbabwéen, mais aussi une dimension humanitaire avec l’épidémie de choléra », a expliqué la secrétaire d’Etat américaine aujourd’hui, lors d’une visite au Danemark.
On s’attend à ce que l’Union européenne prenne, lundi, des mesures pour accentuer la pression sur le gouvernement Mugabe, notamment en renforçant les sanctions contre Harare. Si M. Mugabe ne quitte pas le pouvoir, il doit y être forcé, si nécessaire par une menace d’inculpation par la Cour pénale internationale, a renchéri le Prix Nobel sud-africain, l’archevêque Desmond Tutu.
Reconnaissant la gravité de la situation et son incapacité à y faire face, le gouvernement zimbabwéen a proclamé l’état d’urgence. Selon l’OMS, l’épidémie de choléra a fait au moins 600 morts au Zimbabwe même, et commence à affecter les pays où se réfugient de nombreux Zimbabwéens.
L’Afrique du Sud a annoncé l’envoi, lundi, au Zimbabwe, d’une équipe qui évaluera la situation du point de vue alimentaire, de la santé et de l’approvisionnement en eau potable. Des vivres et des médicaments suivront.
« Nous ne voulons pas que cette aide soit détournée et utilisée à des fins politiques, par exemple, par des responsables gouvernementaux soutenant un parti, et qui ne donneraient les vivres qu’à leurs partisans ; nous ne le souhaitons pas », a déclaré Themba Maseko, porte-parole du gouvernement sud-africain.
Selon les analystes, les voisins du Zimbabwe ont tout intérêt à voler au secours de ce pays. « Cette crise, en ce qui concerne l’épidémie de choléra, risque de s’étendre à travers les frontières, en Afrique du Sud, au Bostwana et peut-être au Mozambique et en Zambie. C’est donc un problème sur lequel les leaders de la région doivent se pencher », explique Mme Tiseke Kasambala de l’ONG Human Rights Watch à Johannesburg.