Togo: arrestation du député Kpatcha Gnassingbe, demi-frère du président

Les forces de sécurité togolaises ont arrêté, aujourd’hui, le député Kpatcha Gnassingbe, demi-frère du président Faure Ngassingbe alors qu'il tentait d’obtenir asile à l’ambassade des Etats-Unis, à Lomé. Selon une déclaration du gouvernement, Kpatcha Ngassingbe est suspecté d’avoir ourdi un complot en vue de s’emparer du pouvoir durant un voyage du président Gnassingbe prévu en Chine. Dimanche, le chef de l’Etat togolais a annulé son voyage après avoir été averti du complot présumé.

Les autorités togolaises disent avoir également interpelé pour interrogation des officiers de l’armée proches de Kpatcha Gnassingbe. L’intervention des forces de sécurité, dimanche, au domicile du député Ngassingbé avait déclenché des échanges de tirs entre sa garde rapprochée et des soldats. Kpatcha Ngassingbe, dont la demeure a été endommagée par les tirs, a décrit l'incident comme une tentative d’assassinat.

Nommé ministre de la Défense en 2005, Kpatcha Ngassingbe a été limogé par son frère en 2007. Il occupe actuellement un siège à l’Assemblée nationale. Le président Faure Ngassingbe a été élu à la tête du pays en 2005 suite au décès de son père, le président Gnassingbe Eyadema. La prochaine élection présidentielle au Togo est prévue en 2010.

L’ambassade américaine à Lomé a publié un communiqué pour expliquer pourquoi elle n’avait pas accordé refuge à Kpatcha Gnassingbé. « En tant que membre du Parlement », dit le communique, « M. Kpatcha Gnassingbé est protégé par une immunité parlementaire conformément aux lois togolaises. Il est donc apparu que cette affaire relevait de la seule compétence interne des autorités législatives et judiciaires togolaises. Le commandant de la Gendarmerie togolaise s’est présenté ce matin, aux portes de l’Ambassade des Etats-Unis, avec un mandat d’arrêt officiel délivré par les autorités judiciaires togolaises à l’encontre de M. Kpatcha dans le cadre des derniers événements. Le gouvernement américain encourage fortement les autorités togolaises à respecter les droits constitutionnels inaliénables de M. Kpatcha Gnassingbé dans ce processus d’investigation.»