Guinée: le capitaine Moussa Dadis Camara menace de se porter candidat à la présidentielle

Le chef de la junte au pouvoir à Conakry, le capitaine Moussa Dadis Camara, menace de quitter sa tenue militaire pour se présenter à l’élection présidentielle fixée au 13 décembre prochain. Dans un long discours mercredi, il s’en est pris à ceux qui, dit-il, s’acharnent contre le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), qu’il dirige.

« Ne vous laissez pas tromper par des assoiffés de pouvoir, ceux qui veulent, aujourd’hui, saboter le CNDD à travers l’intoxication en passant par les opérateurs économiques, en passant par l’extérieur », a déclaré capitaine Moussa Dadis Camara en meeting hier à Kaloum, quartier populaire à Conakry. Le capitaine Camara accuse certains Guinéens d’exhorter la Banque mondiale et d'autres partenaires étrangers à ne pas appuyer financièrement la Guinée « pour que le CNDD ne reste pas au pouvoir. »

Le chef de la junte guinéenne a réitéré qu’il n’est pas candidat à la présidence, mais que cela ne signifie pas qu’il a peur des leaders politiques. « S’ils ne mettent pas de l’eau dans leur vin, je vais ôter la tenue, je vais me présenter aux éelctions avec eux », a-t-il déclaré, ajoutant : « Tous les citoyens ont le droit de se présenter comme candidat à la présidence. »

Réagissant à ces propos, le premier vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Woury Ba, a estimé qu’il faut avoir « une double lecture » de la sortie du chef de l’Etat guinéen. La première, « c’est la reconnaissance de l’adhésion du CNDD et de son président au chronogramme au chronogramme officiel proposés par les forces vives », a-t-il dit. Pour ce qui est de la menace du capitaine Camara de se porter candidat, Woury Ba affirme que les Forces vives travaillent en étroite collaboration avec le CNDD et qu’il ne saurait « y avoir des éléments d’irrespect entre les uns et les autres. »

Abondant dans le même, la société civile guinéenne assure qu'elle adhère aux promesses faite par le CNDD au lendemain du coup d'Etat du 23 décembre.