Durant sa
course à la Maison-Blanche, le président Barack Obama avait insisté sur le fait
que les Américains étaient avides de changement, 8 ans après le début de
l’administration Bush.
Depuis son
élection, le président Barack Obama a cherché à consacrer la rupture. « À cause de ce que nous avons fait ce jour, au
cours de cette élection, à ce moment définissant, le changement est venu en
Amérique » a-t-il déclaré.
Ce désir de
changement était évident le jour de l'investiture du Président Obama, lorsqu’un
million d'Américains se sont rassemblés sur le Mall, la grande esplanade qui
sépare la Maison-Blanche du Congrès, ici à Washington, pour célébrer l’arrivée
au pouvoir du premier président africain-américain du pays.
« Ce
qui est exigé de nous maintenant, c’est une ère nouvelle de responsabilité, une
reconnaissance de la part de chaque Américain que nous avons des devoirs envers
nous-mêmes, notre nation et le monde » avait affirmé le chef de l’exécutif
au début de son mandat.
Certains des
changements opérés au cours de ces 100 premiers jours ont été spectaculaires.
Le plan de relance massif de M. Obama cherche à relever son défi principal, à
savoir réorienter l’économie chancelante.
Le chef de
l’exécutif américain a enclenché le processus de fermeture du centre de
détention de Guantanamo Bay à Cuba. En outre, il a fixé à août 2010 la date
limite pour le départ d’Irak de la plupart des troupes américaines.
L’un des
plus grands changements s’observe dans l’état d’esprit des Américains, qui sont
à nouveau optimistes quant à la direction prise par le pays, estime l’expert en
sciences politiques Stuart Rothenberg.
Une ombre à
ce tableau : les critiques des républicains, qui s’inquiètent de l’ampleur
prise par le déficit budgétaire.
M. Obama,
qui avait prêché une approche bipartite des problèmes durant sa campagne
électorale, n’a guère remporté de succès de ce côté-là, mais les Américains semblent
reconnaissants du fait qu’il ait quand même essayé. « Ce
n’est pas toute la gauche qui se réjouit. Beaucoup à droite ne sont pas contents
non plus. Certains diraient qu'il va probablement dans la bonne direction
puisqu’il fait l’objet de critiques de part et d’autre, » explique le
professeur Rothenberg.
La côte de
popularité du président Obama reste élevée dans les sondages ce qui, disent les
experts, renforce sa position dans ses tractations avec le Congrès ou encore
ses critiques. Ce qui importe, affirme l’analyste Stephen Hess de la Brookings
Institution ici à Washington, c’est qu’il reste toujours aussi populaire auprès
du public, 100 jours après son investiture.
Encore
faudra-t-il que M. Obama puisse faire état de quelques progrès, particulièrement
au plan de l’économie, estime l’ancien secrétaire général de la Maison-Blanche
sous l’administration Reagan, Ken Duberstein. Si 69% des Américains soutiennent
le président, pour sa gestion de l’économie et de la politique étrangère notamment,
ils s’inquiètent, par contre, de l’impact de sa politique sur le déficit
budgétaire fédéral ainsi sur le secteur automobile américain.