Niger : le président Tandja relance le débat sur le « Tazarché » ou troisième mandat

Les récentes déclarations du président nigérien Mamadou Tandja n’excluant pas un référendum pour satisfaire ceux qui lui demandent de rester au pouvoir après l’expiration de son second mandat à la fin de l’année continuent de susciter des réactions. Etant donné que la Constitution, dans sa forme actuelle, ne lui permet que deux mandats, le chef de l’Etat nigérien a déclaré à un quotidien français qu’il n’exclut pas un référendum pour la modifier car, dit-il, le peuple demande qu’il reste au pouvoir. Ainsi se trouve relancé le débat sur le « Tazarché », autrement dit le troisième mandat.

Les défenseurs de la Constitution nationale soutiennent que la Charte fondamentale n’offre au chef de l’Etat aucune alternative que de quitter le pouvoir à l’issue de son mandat actuel. « Il est absolument impossible de faire un référendum dans la Constitution, c’est-à-dire conformément aux dispositions de la Constitution ; ce n’est pas possible, tout est barricadé », soutient Sanoussi Tambari Jackou, député et leader du PNA-Al Houma, un parti d’opposition. Nouhou Arzika, président du Mouvement Citoyen pour la paix, la démocratie et la République, est du même avis.

Les militants du MNDS-Nassara, le parti au pouvoir, eux, ont une autre idée de la chose. La Constitution permet au président Tandja d’organiser un référendum « pour que le peuple se prononce directement sur la question », a déclaré Issoufou Tamboura, porte-parole du MNSD-Nassara. Selon M. Tamboura, les Nigériens de toutes les régions réclament le « Tazarché » qui, dit-il, est « une suite de réussites enregistrées par le président Tandja Mamadou depuis qu’il est à la tête de ce pays. »