Washington lance un programme pilote de vérification des sorties du territoire

Les États-Unis lancent un programme pilote de vérification d’identité à la sortie du territoire, pour mieux déterminer qui entre et sort du pays. Un effort qui s’inscrit dans le cadre des mesures adoptées suite aux attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington pour renforcer la sécurité du territoire américain.

Depuis 2004, le gouvernement américain collecte des données sécuritaires aux différents points d’entrée du pays, et auprès des demandeurs de visas. Pratiquement tous les étrangers qui se présentent aux points d'entrée sur le sol américain, sont systématiquement soumis à la vérification des empreintes de leurs deux index et leur visage est photographié.

Ce programme, baptisé US-VISIT, a été élaboré après les attentats du 11 septembre 2001 pour lutter contre le terrorisme, l'immigration clandestine et les trafics.

Néanmoins, les autorités restaient beaucoup moins regardantes concernant les départs du territoire américain. Ce qui va changer avec le lancement d’un programme pilote dans les aéroports d’Atlanta et de Detroit.

Tous les étrangers en partance du pays dans ces deux aéroports devront non seulement produire un passeport, mais également fournir une empreinte digitale, explique Robert Mocny, directeur du programme US-VISIT.

« Dans la plupart des pays, vous faites l’objet d’une vérification quand vous partez. Vous passez par un contrôle de passeport. Un tel système n’est pas en vigueur aux États-Unis, nous ne l'avons jamais eu. C’est pourquoi nous essayons de mettre au point un nouveau système" explique M. Mocny.

Les empreintes digitales fournies par les voyageurs en partance seront comparés avec celles fournies quand ces individus ont demandé leur visa ou permis de séjour. Si tout se passe comme prévu, le système sera appliqué dans tous les aéroports américains et les ports maritimes dès 2010.

M. Mocny rappelle que la Commission du 11 septembre chargée de l’enquête sur les attentats perpétrés aux Etats-Unis avait recommandé que l’on procède à ces contrôles pour déterminer plus exactement qui entre dans le pays et qui en sort.

« Dès qu'un visa est accordé et rattaché à des données biométriques et qu’un passeport est délivré et contient ces données, ce passeport ou ce visa ne peuvent pas être utilisés par quelqu’un d'autre. Il y a des dizaines de millions de passeports perdus ou volés qui circulent sur le marché noir à travers le monde, des passeports dont se servent les criminels internationaux et les terroristes. Voilà qui va y mettre fin » souligne M. Mocny.

Qu’en est-il des frontières terrestres – Canada ou Mexique? Le patron de US-VISIT affirme que le système de vérification sera éventuellement appliqué à ces frontières, mais que d’énormes problèmes logistiques restent à résoudre.