Les forces armées nigérianes continuent de pourchasser les insurgés de la secte Boko Hama à Maiduguri dans le nord du pays. Leur anéantissement n’est plus qu’une question d’heures, indique le commandement militaire.
Des tirs d’artillerie lourde et d’armes légères se sont fait entendre à Maiduguri, chef-lieu de l’État de Borno, frontalier du Cameroun, au moment où l’armée nigériane pilonnait les derniers retranchements des insurgés islamistes. Elle compte en finir bientôt avec les résidus de la secte.
De source proche du commandement militaire nigérian, l’anéantissement de cette organisation de type Taliban est proche. Les forces de sécurité font du porte-à-porte pour ratisser la ville, à la recherche des insurgés. Leur chef, un certain Ustaz Mohamed Yusuf, a, semble-t-il, réussi à s’échapper avec quelques centaines de partisans. C’est de Maiduguri que tout est parti dimanche, quand les militants ont attaqué un commissariat de police à Bauchi.
Le président nigérian Umaru Yar’Adua a donné ordre aux forces armées nigérianes d’écraser ce mouvement une bonne fois pour toutes. Mais certains observateurs ne sont pas satisfaits de la réponse du gouvernement à la crise. Parmi eux, Patrick Keku, un analyste en matière de sécurité nationale à Lagos. « Dans la situation actuelle, de nombreux problèmes se posent. De ce fait, je m’attends à ce que les agences de sécurité soient en état d’alerte, 24 heures sur 24 » affirme M. Keku. « Parfois, je dirais que le gouvernement ne prend pas la sécurité suffisamment au sérieux avant de se retrouver devant le fait accompli », ajoute-t-il.
Trois cents personnes environ ont trouvé la mort en quatre jours d’affrontements entre forces de sécurité et insurgés islamistes. Ces derniers cherchent à imposer la sharia (loi islamique) dans le nord du pays, à majorité musulman. Le Nigéria compte 150 millions d’habitants composés pour moitié de musulmans et pour moitié de chrétiens.