Ali Ben Bongo Ondimba, le fils du défunt leader Omar Bongo Ondimba, a remporté l’élection présidentielle gabonaise du 30 août 2009, scrutin à un tour. L’annonce a été faite aujourd’hui par le ministre gabonais de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, qui a précisé que M. Bongo a recueilli près de 42% des voix, l’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obama, près de 26%, et l’opposant Pierre Mamboundou, 25%.
Le fils du défunt président gabonais, qui est âgé de 50 ans, avait mené la campagne électorale la mieux financée, s’appuyant sur l’appareil national du Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir. « Les Gabonais ont élu un candidat qui avait un programme, ils souhaitent que ce programme soit mis en pratique », a-t-il déclaré. M. Bongo explique sa victoire par une campagne menée dans tout le pays alors que ses adversaires ont, selon lui, battu campagne « dans des localités bien précises. »
Faisant remarquer que son parti « a la majorité à l’Assemblée et au Sénat », le président élu du Gabon a rappelé avoir tendu la main, durant la campagne électorale, « à tous ceux et toutes celles qui souhaitaient venir nous retrouver pour que nous puissions travailler ensemble à la consolidation et au développement de notre pays. »
Ali Ben Bongo Ondimba a minimisé la portée des allégations de fraudes. « Avant même que la campagne n’ait commencé, on parlait déjà de fraude », a-t-il déclaré en demandant s’il y a déjà eu des élections sans allégations de fraudes en Afrique. Selon lui, « les choses se sont bien passées, les observateurs internationaux ont indiqué que le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions. »
Pour le président gabonais élu, des voies de recours existent au Gabon pour ceux qui ont des griefs électoraux. « Ce qui est difficile à accepter, c’est qu’on veuille prendre la rue et le peuple gabonais en otage pour exprimer des opinions qu’on peut, encore une fois, présenter devant les voies légales », a-t-il déclaré.
Ali Ben Bongo Ondimba dit ignorer la situation de ses principaux adversaires, affirmant avoir appris que Pierre Mamboundou serait légèrement blessé. Il s’est engagé à tenir ses promesses électorales, notamment celles de rendre l’école et les soins de santé plus accessibles aux pauvres et de préserver les libertés civiques dans le pays.
« Moi, j’ai toujours milité pour plus de liberté, plus de démocratie et déjà, toute ma carrière politique atteste de cela », a-t-il assuré en soulignant toutefois que la liberté est un comportement qui « comporte des droits et ça comporte aussi des devoirs. »
Le candidat malheureux André Mba Obame a fait état de bourrage des urnes en faveur du candidat du parti au pouvoir et de l’exclusion des militants de l’opposition des bureaux de vote durant le dépouillement des suffrages. De son côté, Pierre Mamboundou, président de l'Union du peuple gabonais, a, lui aussi, accusé le parti au pouvoir de fraude électorale.
A Libreville, les forces de sécurité ont dispersé à coups de matraque et de gaz lacrymogène les militants de l’opposition qui s’étaient rassemblés durant la nuit pour dénoncer le retard dans la publication des résultats. A Port-gentil, les manifestants ont incendié le consulat de France, pillé des magasins et libéré les prisonniers.