Dans la foulée de la présidentielle du 7 septembre, le décompte des voix se poursuit en Afghanistan. L’on s’achemine vers une victoire du président Hamid Karzai d̀ès le premier tour, mais des voix s’élèvent pour l’accuser de s’être adonné à des fraudes massives.
Les derniers résultats publiés aujourd’hui montrent que le président Hamid Karzai franchi pour la première fois la barre des 50%.
Il est crédité de 54% des suffrages exprimés. Le « New York Times » s’est fait l’écho lundi d’allégations de fraudes massives au profit du président sortant. De son côté, la Commission indépendante afghane chargée des contentieux électoraux indique que les suffrages de près 500 bureaux de votes ont été invalidés du fait de telles allégations.
L’un des membres de cette commission affirme que 650 plaintes sérieuses font l’objet d’examen. La plupart d’entre elles ont été formulées contre les partisans d’Hamid Karzai. « Ma crainte est que si nous ne pouvons pas sauver ce processus, si l’élection du futur gouvernement afghan est entaché de fraude, alors nous aurons un régime illégitime », a expliqué le principal adversaire du président Karzai, l’ancien ministre afghan des Affaires étrangères, Abdallah Abdallah.
Dans sa livraison du lundi 7 septembre, le New York Times se fait l’écho des dires d’officiels afghans et occidentaux ayant requis l’anonymat, selon lesquels les partisans de M. Karzai ont créé pas moins de 800 bureaux de vote fictifs, chargés de fabriquer des suffrages. Le grand quotidien new-yorkais en infère que les suffrages attribués au président sortant atteignent quelquefois plus de 10 fois le nombre de personnes ayant réellement voté pour lui.
Sur un tout autre plan, le gouvernement allemand demande l’ouverture d’une enquête sur la frappe aérienne qui a coûté la vie vendredi à de nombreux civils à Kunduz dans le Nord de l’Afghanistan. Il s’agit d’une opération sollicitée par un officier allemand après le détournement de deux citernes de carburant par des insurgés talibans.
Lundi, le Mouvement afghan des droits de l’Homme a indiqué, sur la base d’entretiens avec 12 villageois, que quelques 60 à 70 civils ont été tués, à l’occasion de ce raid, contre une dizaine d’hommes armés au cours de l’attaque.