Nigeria : le transfert formel de pouvoir au vice-président n’est pas nécessaire, estime la Haute Cour fédérale

La Constitution nigériane ne fait pas obligation au président Umaru Yar’Adua, hospitalisé en Arabie saoudite, de déléguer formellement les pleins pouvoirs au vice-président Goodluck Jonathan; telle est la substance d’un arrêt rendu vendredi par la Haute Cour fédérale d’Abuja.

La Cour a ainsi débouté l’Association du barreau nigérian qui l’avait saisie pour exiger un transfert formel et temporaire des pleins pouvoirs entre le président Umaru Yar’Adua, malade, et son vice-président, Goodluck Jonathan. La loi ne fait pas obligation au chef de l’Etat nigérian de saisir par écrit le parlement au sujet de son absence prolongée du pays, a fait savoir le juge Dan Abutu dans son arrêt.

Pour le ministre nigérian de la Justice, Michael Aondoakaa, le président Yaradua est apte à diriger le pays. « Le président n’est pas dans l’incapacité de s’acquitter de ses fonctions. Le traitement médical hors du pays ne constitue pas une incapacité qui déclencherait le processus de destitution sous les articles 144 et 146 de la Constitution de la République fédérale du Nigéria », a déclaré le ministre Michael Aondoakaa.

Selon la Constitution nigériane, le vice-président assume temporairement les fonctions du président au cas où ce dernier adresse une lettre au Parlement expliquant son indisponibilité. La question examinée la Cour était de savoir si une notification écrite est obligatoire ou facultative.

Le président Yar’Adua, qui est âgé de 58 ans, a quitté le Nigéria en fin novembre pour des soins médicaux en en Arabie saoudite en rapport avec des problèmes cardiaques et rénaux. Il rentrera bientôt, a assuré le vice-président Goodluck Jonathan jeudi, sans autre précision.