L’Organisation pour la Coopération économique et le Développement (OCDE) a fait savoir que les nations développées ne pourront tenir leurs engagements en ce qui concerne les milliards de dollars d’aide au développement promis il y a cinq ans.
Les nations développées ont promis, il y a cinq ans, d’augmenter de 50 milliards de dollars, d’ici à 2010, l’assistance aux pays pauvres; des promesses faites au sommet du G8 à Gleneagles en Ecosse, et à celui des Nations Unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement. Cette aide devait atteindre 130 milliards de dollars d’ici à 2010.
Cinq ans plus tard, l’OCDE estime seulement à 107 milliards le total de l’aide qu’il sera possible de fournir – un chiffre record, certes, mais inférieur aux promesses de 2005.
« Ce qui s’est passe, c’est qu’avec la crise économique et la baisse des engagements de certains donateurs – surtout les grands donateurs du G8 -, les 130 milliards promis ne pourront pas être réunis », explique Yasmine Ahmad, chef de l’unité de recueil des données de l’OCDE.
Pour M. Ahmad, l’Afrique sera la grande perdante. Les estimations de l’OCDE chiffrent à moins de la moitie des 25 milliards de dollars promis à Afrique - soit 12 milliards - les fonds qui seront effectivement mis à la disposition de ce continent. Des chiffres définitifs sont attendus pour l’année prochaine.
Selon l’OCDE, la crise économique expliquerait seulement une petite part de ce manque à gagner, soit environ 4 milliards. « La principale raison est que les donateurs n’ont pas honoré leurs engagements. Ils n’ont pas économisé les fonds pour l’aide au développement. Alors c’est fondamentalement une décision politique, » souligne Yasmine Ahmat.
Selon l’OCDE, les principaux responsables de cette situation sont la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Japon et l’Italie. Toutefois, d’autres pays, comme les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, devraient tenir leurs promesses d’assistance. Et neuf autres pays, dont la Suède, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, devraient même quant-a-eux dépasser leurs engagements.