L’Union africaine suspend le Niger

L’Union africaine a suspendu le Niger de toutes ses activités au lendemain du coup d’Etat ayant renversé le président Mamadou Tandja. Lors d’une réunion, vendredi, à Addis-Abeba, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union a exigé un retour à l’ordre constitutionnel à Niamey.

Pour sa part, le chef d’escadron Salou Djibo - qui a pris la tête du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie créeé au Niger après le coup de force - a promis, vendredi, de mettre sur pied un conseil consultatif.

Dans une déclaration écrite, les putschistes disent avoir dissout le gouvernement, précisant que les secrétaires généraux des ministères expédient les affaires courantes.

Ils ont confirmé que l'ex-président Tandja est détenu à Niamey et qu’il est en bonne santé. La plupart des ministres arrêtés en même temps que lui ont été remis en liberté.

Le calme régnait dans le pays au lendemain du coup d'Etat et le couvre-feu a été levé à Niamey ; l'aéroport international de la capitale et les frontières ont été rouverts. Le dernier bilan de l'assaut de jeudi contre le palais présidentiel s'élève à cinq morts.

En annonçant le coup d’Etat à la nation, le porte-parole des putschistes, le colonel Abdoul Karim Goukoye Karimou, a dit que les forces de défense et de sécurité ont pris la responsabilité de mettre fin aux tensions politiques dans le pays. Leur intention, a-t-il assuré, est de transformer le Niger en un modèle de démocratie et de bonne gouvernance.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné le putsch. Le département d’Etat américain dit surveiller l’évolution de la situation; le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui aussi, dit suivre l’évolution des choses au Niger.

L’année dernière, le président Tandja avait organisé un référendum qui lui a permis de changer la Constitution et de prolonger son mandat, qui devait expirer en décembre dernier. Lorsque le Parlement et la Cour constitutionnelle ont déclaré le référendum illégal, le président Tandja a dissout les deux institutions.