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Le 16 avril, la « Securities
and Exchange Commission » (SEC), le contrôleur des marchés financiers
américains, a porté plainte contre la banque d’investissements Goldman Sachs.
Elle l’accuse d'avoir trompé les investisseurs sur un produit de dette complexe
adossé à des prêts immobiliers résidentiels, ce qui leur aurait fait perdre
plus d’un milliard de dollars dans la crise dite des « subprime ».
Plus précisément, Goldman aurait permis à un
client qui jouait contre le marché hypothécaire d'influencer lourdement quels
titres immobiliers devaient être inclus dans un véhicule d'investissement,
alors qu'au même moment, la société déclarait à d'autres investisseurs que ces
titres avaient été sélectionnés par un tiers aussi indépendant qu’objectif.
Goldman
Sachs s’inscrit en faux, et compte se défendre vigoureusement devant la justice,
même si la société reconnait avoir parié contre certains des titres adossés aux
prêts immobiliers. Il s’agissait simplement, affirme Goldman Sachs, de contrebalancer
les risques présentés par d’autres investissements.
La SEC
souhaite infliger une amende à Goldman Sachs, tout en forçant la société à
restituer les profits gagnés grâce aux fraudes présumées.
Les
analystes sont partagés quant aux risques courus par Goldman Sachs. Si certains
pensent que la banque s’en sortira, d’autres parlent d’une situation
désastreuse. « Les chefs d’accusation sont énormes du point de vue de leur
responsabilité juridique potentielle ; ils pourraient changer la façon dont
les gens voient cette crise », affirme William Black, professeur de droit
à l’Université du Missouri. En tout cas, le dépôt de cette plainte à l'encontre
de Goldman Sachs devrait aider le président Barack Obama à faire adopter son
projet de réforme des marchés financier, ajoute-t-il.
Entre-temps,
le Financial Services Authority (FSA), le gendarme des marchés britanniques, a
annoncé lundi qu'il étudiait les faits reprochés à Goldman Sachs, pour voir si
cette affaire pouvait concerner des parties de la banque américaine
réglementées au Royaume-Uni.
De son côté,
la banque allemande IKB, qui a pratiquement perdu l'ensemble des 150 millions
de dollars investis dans des titres immobiliers de Goldman sur lesquels a
enquêté la SEC, a fait savoir qu'elle passait en revue l'ensemble de ses
transactions financières réalisées durant la crise financière. Il s’agit,
a-t-elle précisé, de déterminer si elle pourrait engager des poursuites judiciaires
contre la banque d’investissement new-yorkaise.