Etats-Unis : la Maison-Blanche n’exclut pas de faire juger les suspects du 11 septembre par un tribunal militaire

Où faut-il juger les suspects des attentats du 11 septembre 2001? Un véritable casse-tête pour l’administration Obama sous le feu des républicains et même de certains démocrates qui estiment qu’un procès civil reviendrait à donner une tribune aux terroristes. La Maison-Blanche a finalement fait savoir qu’elle n’excluait pas la possibilité de faire comparaître les cinq suspects devant un tribunal militaire

Le ministre de la Justice, Eric Holder, a décidé l’an dernier que les suspects du 11 septembre serait jugé devant une cour fédérale de New York. Mais selon le porte parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, le président Obama a décidé de réexaminer la question afin d’éviter une possible intervention du Sénat. « Il y a des efforts au Congrès pour restreindre par voie de législation soit le lieu, soit la forme du procès de Khalid Sheikh Mohammed et de ses co-accusés, a précisé M. Gibbs. Et par définition, la Maison-Blanche, et au bout du compte le président, sont impliqués. »

Le sénateur républicain Lindsay Graham a introduit un projet de loi qui empêcherait que des suspects du centre de détention américain de Guantanamo comparaissent devant la justice civile aux Etats-Unis. S’exprimant dans le cadre de l’intervention hebdomadaire du parti républicain, M. Graham a souligné que des procès civils de terroristes appartenant à Al Qaïda seraient, selon lui, dangereux : « Par le passé, nous n’avons jamais permis à des non-américains, ennemis combattant capturés sur le champ de bataille, d’accéder à nos tribunaux civils, leur offrant les mêmes droits constitutionnels qu’aux citoyens américains. »

Pour Lindsay Graham, un tribunal militaire est le meilleur moyen de rendre justice et de protéger la nation américaine des terroristes.

Depuis que le ministre de la justice a décidé de saisir un tribunal civil, les charges « militaires » qui avaient été portées contre les accusés par l’ancienne administration Bush ont été abandonnées. Le porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré que ces charges pouvaient être reconsidérées, maintenant que l’administration Obama a introduit des réformes dans le système judiciaire militaire. « Les réformes qui sont proposées sont de nature à assurer une protection qui ne soit pas en contradiction avec la constitution », a souligné Robert Gibbs.

La Maison-Blanche a été vivement critiquée sur les questions de sécurité depuis l’attentat manqué du jour de Noël à bord d’un avion de ligne américain à destination de Détroit. M. Gibbs s’est voulu rassurant, affirmant que quel que soit le lieu où se tiendra le procès des terroristes du 11 septembre, la procédure sera vigoureusement poursuivie. Il a ajouté que le président Obama prend en compte dans sa décision les aspects sécuritaires et les contraintes logistiques à la suite des objections soulevées par les autorités locales de New-York.