Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, doit annoncer ce lundi 17 janvier la composition du gouvernement d’union nationale qui devra conduire la Tunisie à de nouvelles élections présidentielles et législatives libres « sous le contrôle d’une commission indépendante et neutre et qui verra arriver des observateurs internationaux », a dit à la VOA Maya Jribi, secrétaire général du PDP, le Parti démocrate progressiste, qui participera au prochain gouvernement.
Les partis d’opposition et la société civile ont été écartés de la scène politique tunisienne durant les 23 années du régime du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali.
"C'est un gouvernement qui sera équilibré, pluriel, d'où seront écartées les figures du RCD, (le Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de l'ex-président), qui sont liées à la corruption et à la répression et duquel seront exclus aussi les partis dits d'allégeance", a expliqué Mme Jribi.
Le Parti communiste des ouvriers de Tunisie, PCOT de Hamma Hammami, qui est interdit et le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi -qui rentre d’exil à Londres -n’ont pas été inclus dans les consultations en vue de la formation de cette nouvelle équipe.
« Le mouvement Ennahdha ne sera pas représenté dans ce gouvernement. Mais nous, PDP, nous avons insisté pour prendre des mesures qui permettent l’assainissement de la vie politique de manière générale. Nous pensons que la proclamation d’une amnistie générale est plus qu’urgente », a expliqué Maya Jribi.
Est-ce que la Tunisie est vraiment prête pour la démocratie ? « Absolument », a rétorqué Mme Jribi.
« Les milliers de jeunes, d’hommes et de femmes qui sont sortis dans la rue pour demander la liberté, le prouve. Les citoyens qui se sont constitués en groupes de défense civique pour défendre les institutions de la République est la meilleure preuve que le peuple tunisien est tout à fait mûr pour entamer une expérience démocratique qui est déjà entamée. A nous politiques de garantir ce passage transitoire particulièrement délicat ».