Protestation des employés d'un hôpital à Ouagadougou

Les agents du plus grand hôpital du Burkina Faso exigent des équipements adaptés pour la prise en charge adéquate des malades. Ils ont exprimé leur mécontentement devant le ministère de la Santé.

Des centaines d’agents, la plupart habillés en blouse blanche, sont venus décrier selon eux la situation délétère à laquelle l’hôpital fait face et remettre un message au ministre de la Santé.

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Reportage de Lamine Traoré, correspondant VOA Afrique à Ouagadougou

Selon Hamadi Konfé, secrétaire général de la sous-section du SYNTSHA (Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale de l’hôpital), "c’est un hôpital dont les capacités d’accueil sont dépassées conduisant à hospitaliser les malades surtout en situation d’urgence dans les couloirs et même à ras le sol".

Il poursuit : "Ce triste constat est fait au quotidien dans tous les services d’urgence. Les services manquent de tout et même parfois du minimum. Le service de chirurgie viscérale est fermé depuis bientôt deux mois, sinon même plus, et paralysant du même coup les blocs opératoires de la viscérale et de l’urologie".

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"Cette situation a certainement fait beaucoup de victimes dont Dieu seul connait le nombre. Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) devrait être fermé", conclut-il.

Le ministre de la Santé est absent. Les travailleurs sont déterminés. C’est le directeur des Ressources humaines, Adama Sawadogo, qui réceptionne le message.

"Vous pouvez être rassurés. Nous avons écouté le message, nous l’avons reçu. Nous allons le transmettre à l’autorité qui va certainement vous revenir. Le dialogue n’a jamais été rompu au ministère. L’autorité a été toujours disponible pour le dialogue", dit-il.

Des usagers de l’hôpital affirment que les conditions sont difficiles dans le plus grand hôpital du Burkina : "nous demandons aux agents de la santé d’être patients. Ils font beaucoup pour nous les médecins. Nous voulons aussi que l’Etat essaie de les aider."

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"Souvent quand on part à Yalgado, on constate qu’il n’y a même pas assez de lits pour les malades. Ils sont obligés d’amener des nattes pour se coucher à terre. Entretemps, même il y a un bébé qui est décédé par manque de couveuses", souligne un autre usager.

"J’ai déjà accompagné ma femme à l’hôpital, vraiment c’était… Je ne sais pas comment je vais dire… Il n’y a pas de matériels. Les malades dorment dans les couloirs, il n’y a pas de lits pour dormir, il n’y a rien", témoigne ce Burkinabè.

Pour les travailleurs de la santé, tous les services fonctionnent au ralenti à Yalgado et l’hôpital ne répond plus aux normes. Le syndicat exige l’équipement de tous les hôpitaux, sans quoi la lutte va s’intensifier.