M. Sissi a été réélu avec 97,08% des voix validées, dans le scrutin présidentiel des 26, 27 et 28 mars. Il y affrontait un unique adversaire, Moussa Mostafa Moussa, qui était également l'un de ses plus fervents supporters.
Après avoir écarté du pouvoir son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013 à la faveur de manifestations de masse, l'homme fort du pays s'était déjà fait élire confortablement en 2014 (96,9%).
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En quatre années de présidence, il a ensuite réduit au silence l'opposition islamiste, mais aussi libérale, emprisonnant des centaines de voix considérées comme dissidentes.
A 63 ans, désormais vêtu de costumes sobres, l'ex-maréchal aux lunettes noires ne ressort que rarement sa tenue militaire.
Omniprésent à la télévision et dans les médias, le président Sissi aime prendre la parole en public, tantôt pour une inauguration, tantôt pour un forum avec des jeunes Égyptiens ou encore pour une commémoration.
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S'exprimant en arabe égyptien, il déclame de longues tirades d'une voix chaude, parfois ponctuée de rires, avec toute l'attention d'un auditoire déférent.
D'un ton paternaliste, il est capable de décrire les Égyptiens comme la prunelle de ses yeux, assurant qu'il n'est qu'un simple serviteur de son pays.
Soutenu par des médias quasi-unanimes, M. Sissi reste populaire auprès d'un certain nombre d’Égyptiens lassés par les années de chaos post-2011 et qui voient en lui le seul homme capable de relancer une économie à genoux et de vaincre le jihadisme.
Il a lancé l'armée à l'assaut du Sinaï, cette péninsule désertique bastion de la branche égyptienne du groupe État islamique (EI), échouant toutefois à enrayer la vague meurtrière qui a fait des centaines de morts parmi les policiers et soldats, dans le Sinaï mais aussi au Caire.
Accusé par les ONG
Sur le front économique, il a lancé un programme de réformes longtemps ajourné, s'attaquant notamment aux très populaires subventions étatiques. Malgré une hausse des prix foudroyante, aucune contestation sérieuse n'est venue perturber son règne.
Né en novembre 1954, cet enfant du quartier de Gamaliya dans le vieux Caire islamique cher au Nobel de littérature Naguib Mahfouz, Abdel Fattah al-Sissi a été un enfant déjà très directif avec les autres, selon ceux qui l'ont connu à l'époque.
Diplômé de l'académie militaire en 1977, il a ensuite étudié en Grande-Bretagne et aux États-Unis, avant de devenir chef du renseignement militaire sous Moubarak.
En 2013, ce militaire est apparu sur le devant de la scène, lançant une répression sanglante contre les partisans de Mohamed Morsi, se soldant par la mort de centaines de manifestants islamistes en quelques semaines.
Ironie du sort, c'est M. Morsi lui-même qui l'avait nommé ministre de la Défense et commandant en chef de l'armée en août 2012.
Les militants laïcs et de gauche qui ont soutenu l'éviction de M. Morsi en sont vite venus à regretter leur choix: M. Sissi a régulièrement été accusé par les ONG internationales de perpétrer de graves violations des droits de l'Homme.
Le 14 août 2013, un mois après son coup de force contre le président islamiste, policiers et soldats ont tué en quelques heures plus de 700 manifestants pro-Morsi en plein centre du Caire.
Human Rights Watch (HRW) a parlé d'une "tuerie de masse" s'apparentant "probablement à un crime contre l'Humanité".
Lors de sa campagne pour la présidentielle de 2014, il avait estimé que "parler de libertés" ne devait pas primer sur la "sécurité nationale" avant d'affirmer publiquement qu'il faudrait "20 à 25 années pour instaurer une vraie démocratie" en Egypte.
Depuis l'éviction de M. Morsi, des dizaines de milliers de ses partisans ont été emprisonnés, et des centaines, dont le président déchu lui-même, ont été condamnés dans des procès de masse expéditifs dénoncés par l'ONU.
Père de quatre enfants, M. Sissi est décrit par son entourage comme un homme pieux accomplissant ses cinq prières quotidiennes et dont l'épouse porte le voile.
Avec AFP