Abiy Ahmed reconduit par la coalition au pouvoir en Ethiopie

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à Khartoum, le 2 mai 2018

La coalition au pouvoir en Ethiopie a reconduit à sa tête vendredi le Premier ministre Abiy Ahmed lors d'un vote quasi-unanime qui témoigne du soutien officiel apporté à son programme de réformes, a rapporté la radio-télévision proche du pouvoir Fana.

Les 177 grands électeurs du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF) ont massivement voté en faveur de M. Abiy et du vice-Premier ministre Demeke Mekonnen lors du congrès de la coalition réuni à Hawassa (sud) depuis mercredi, a indiqué Fana.

"M. Abiy a obtenu 176 voix sur 177, et M. Demeke 149", a précisé cette source.

M. Abiy, 42 ans, a pris en avril ses fonctions de Premier ministre, après avoir été désigné par l'EPRDF pour succéder à Hailemariam Desalegn, poussé à la démission par des manifestations antigouvernementales.

Le mouvement de protestation avait débuté fin 2015 en région oromo (sud et ouest), la plus importante ethnie du pays, puis s'était étendu courant 2016 à d'autres régions, dont celle des Amhara (nord).

Les manifestants exprimaient notamment leur colère face à la domination absolue sur l'espace politique de l'EPRDF, qui est au pouvoir depuis 1991 et contrôle tous les sièges du Parlement.

Depuis sa nomination, M. Abiy, lui-même un Oromo, a multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec l'ennemi intime, l'Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes compagnies publiques.

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Mais la multiplication des affrontements à caractère ethnique dans la capitale et des régions plus reculées a terni son action et fait craindre que le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique ne sombre dans la violence.

Près d'un million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer après de violents combats entre les Oromo et la minorité ethnique des Gedeo dans le sud, qui ont éclaté peu après sa nomination.

En septembre, au moins 58 personnes ont été tuées dans des heurts entre communautés ethniques en périphérie d'Addis Abeba. Les personnes fuyant ces violences ont affirmé avoir été prises pour cible par des groupes de jeunes Oromo car elles appartiennent à des minorités ethniques.

Avec AFP