Abuja opte pour moins de représentations diplomatiques pour faire des économies

Le président Muhammadu Buhari à sa descente d’avion à Abuja, Nigeria, 19 août 2017.

Le Nigeria devrait se retirer d'au moins 90 organisations internationales pour économiser les recettes de l'Etat, mises à mal par la chute des cours du pétrole, a annoncé la ministre des Finances.

Kemi Adeosun a expliqué que les contributions aux centaines d'organisations internationales, auxquelles le Nigeria est membre, revenaient à 70 millions de dollars par an (60 millions d'euros), et que, "la plupart du temps", le géant ouest-africain accumule les retards de paiements.

Un comité ministériel qu'elle a dirigé a recommandé à Abuja de "se retirer de 220 organisations sur les 310" dont il est membre, a déclaré la ministre aux journalistes.

Aucune liste n'a été produite et Mme Adeosun a confié que "du travail devait encore être fait" pour déterminer la dette exacte du Nigeria.

"Nous l'avons évaluée à 120 millions de dollars, mais soyons clairs: c'est bien plus que ça. Nos +cotisations+ n'ont pas été honorées dans la plupart des grandes organisations", a-t-elle ajouté.

Elle a présenté le rapport à ses collègues lors du conseil des ministres hebdomadaire, leur indiquant que ces dettes causaient "un certain embarras" pour les délégations nigérianes à l'étranger : "Payer sa cotisation donne le droit au Nigeria d'avoir une vraie voix dans les réunions internationales."

Lors de sa nomination en 2015, Mme Adeosun s'est lancée dans un programme d'économies pour réduire les dépenses de l'Etat jugées inutiles et tenter de relancer la croissance.

Le pays, qui était alors encore la première puissance économique du continent africain, devait "remettre ses Trésors Publics en ordre", et "réorganiser la gestion des fonds publics", selon elle.

Le Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, souffre de la chute des cours du pétrole, qui représente l'immense majorité des recettes de l'Etat et, même s'il est récemment sorti de la récession, le président de la Banque nationale a indiqué cette semaine que la reprise restait "très fragile".

Le président Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte anti-corruption l'une de ses priorités, a également déclaré avoir hérité de caisses "virtuellement vides", pillées selon lui par le précédente gouvernement.

Avec AFP