M. Benkirane s'est entretenu à sa résidence de Rabat en fin de matinée avec le milliardaire Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI, libéral).
A l'issue de cette troisième rencontre en dix jours entre les deux hommes, M. Akhannouch a déclaré à la presse avoir reçu une "proposition" de la part de M. Benkirane, sans en dévoiler les contours.
"Nous allons étudier cette proposition avec nos partenaires de l'Union constitutionnelle (UC) et le Mouvement populaire (MP), nous communiquerons sur notre position dans deux jours", a simplement commenté devant la presse M. Akhannouch.
Après la victoire des islamistes du Parti justice et développement (PJD) aux élections législatives du 7 octobre, qui a obtenu 125 sièges, M. Benkirane (secrétaire général du PJD) avait été reconduit par le roi Mohammed VI à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirige depuis cinq ans.
Mais les négociations buttent depuis trois mois sur la participation au gouvernement du parti de l'Istiqlal (le parti historique de l'indépendance), allié du PJD mais dont M. Akhannouch exige qu'il soit exclu de la future coalition.
La situation politique a néanmoins changé ces deux dernières semaines, après des déclarations du chef de l'Istiqlal Hamid Chabat sur la Mauritanie, qui ont provoqué un début de crise diplomatique avec Nouakchott et mis les autorités marocaines dans l'embarras.
Le 24 décembre, M. Chabat avait déclaré au cours d'un meeting que la Mauritanie "était une terre marocaine". Ces propos avaient été vivement condamnés par les Affaires étrangères marocaines.
Le Premier ministre a lui-même dénoncé les paroles "irresponsables" de son "allié" Chabat, qui, devant le scandale, a annoncé qu'il renonçait à participer au futur gouvernement.
Mardi, dans un communiqué, le PJD a entériné à demi-mot la mise à l'écart de l'Istiqlal de la prochaine coalition, évoquant l'ouverture d'une "nouvelle ère dans le jeu d'alliances politiques".
Mercredi matin, la presse marocaine faisait clairement état d'un déblocage dans les négociations, parlant d'une "dernière ligne droite".
Avec AFP