Affaire Snowden : les allégations contre les Etats-Unis seraient «inacceptables » si avérées, estime l’Allemagne

Le président Obama et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin

Selon le magazine allemand, la NSA a placé des appareils d'écoute dans les bureaux de l'UE à Washington, Bruxelles et à l'Organisation des Nations Unies à New York, et infiltré les ordinateurs de l'UE pour surveiller les conversations téléphoniques, les courriels et d'autres documents.

L’Allemagne a fait savoir que si les allégations selon lesquelles l’Agence nationale de sécurité des Etats-Unis (NSA) a mis sur écoute des bureaux de l'Union européenne et eu accès à ses réseaux informatiques internes sont vraies, alors cette manière d’espionner des amis est «inacceptable».

Un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi, à Berlin, que la confiance mutuelle doit être rétablie à la suite des allégations publiées samedi par l'hebdomadaire Der Spiegel.

Edward Snowden

​Selon le magazine allemand, la NSA a placé des appareils d'écoute dans les bureaux de l'UE à Washington, Bruxelles et à l'Organisation des Nations Unies à New York, et infiltré les ordinateurs de l'UE pour surveiller les conversations téléphoniques, les courriels et d'autres documents.

Der Spiegel a cité des documents secrets américains divulgués par le fugitif Edward Snowden comme sources de ces informations.

Le Secrétaire d'Etat John Kerry, qui est impliqué dans les négociations de paix au Moyen-Orient, a déclaré lundi qu'il n'était pas au courant de ces rapports, mais qu'il n'est «pas inhabituel» pour beaucoup de nations de s'engager dans des efforts en vue de protéger leur sécurité. M. Kerry a discuté de la question avec la chef de la politique étrangère de l'UE, Catherine Ashton, en marge d'une conférence régionale à Brunei, et a promis de revenir sur ces discussions après en avoir appris plus sur la situation.

Les allégations ont conduit certains en Europe à demander une suspension des négociations sur un accord commercial transatlantique.

Edward Snowden a fui les Etats-Unis pour Hong Kong en mai, et a ensuite divulgué des documents-clé sur les programmes de surveillance menés par l'Agence Nationale de Sécurité pour contrecarrer le terrorisme. Plus tôt ce mois-ci, il s'est envolé pour Moscou et serait dans une zone de transit de l'aéroport, tout en cherchant asile en Equateur.

Une personne manifestant contre la NSA à Hanovre, en Allemagne

Le président équatorien Rafael Correa a déclaré dimanche que le sort de Snowden est entre les mains des autorités russes parce que ce dernier ne peut pas quitter l'aéroport sans passeport américain valide.

Il a déclaré que son gouvernement ne peut pas commencer à envisager l'asile pour Snowden jusqu'à ce qu'il arrive en Equateur ou atteigne une ambassade équatorienne.

La Russie a déclaré à maintes reprises que Snowden est dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou, hors du territoire russe, et qu’il est libre de partir quand il le veut.

Selon un document de la NSA datant de septembre 2010, seuls quelques pays étiquetés comme des amis proches des Etats-Unis sont expressément exemptés de surveillance - la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande.