Affaire ukrainienne: Pompeo "fier" de ses diplomates mais muet sur les attaques de Trump

U.S. Secretary of State Mike Pompeo

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir laissé tomber ses employés dans l'affaire ukrainienne, s'est dit lundi "fier" de ses diplomates, mais s'est abstenu de les défendre clairement face aux attaques souvent personnelles de Donald Trump.

Ce pilier du trumpisme est fragilisé par la procédure lancée par les parlementaires démocrates en vue d'une destitution du président des Etats-Unis, qui est accusé d'avoir exercé un chantage pour pousser l'Ukraine à enquêter sur un rival politique américain.

Mike Pompeo est critiqué pour ne pas s'être opposé à cette demande de Donald Trump, et plus largement pour avoir laissé une diplomatie parallèle prendre en main les relations avec Kiev sous la houlette de l'avocat personnel du président, Rudy Giuliani.

En outre, le chef de la diplomatie américaine se voit reprocher de n'avoir pas soutenu son ambassadrice à Kiev Marie Yovanovitch, d'abord lorsque Rudy Giuliani a obtenu son limogeage au printemps dernier, puis lorsque Donald Trump l'a attaquée personnellement et publiquement.

D'autres diplomates qui ont accepté de témoigner dans la procédure de destitution ont subi les foudres du milliardaire républicain.

Lors d'une conférence de presse, Mike Pompeo a été interrogé sur cette absence de soutien public.

"Je défends toujours les employés du département d'Etat, le meilleur corps diplomatique de l'histoire du monde", a-t-il répondu, se disant "très fier" de son "équipe".

Il a aussi assuré que le départ de Marie Yovanovitch et son remplacement par un chargé d'affaires, William Taylor, n'avaient pas été "décidés pour permettre un quelconque objectif malfaisant".

Et il a soutenu du bout des lèvres l'action de l'ex-ambassadrice qui, "en tout état de cause, a mis en oeuvre la politique ukrainienne appropriée". Malgré une réputation impeccable, Donald Trump l'avait relevée de ses fonctions après une campagne de dénigrement menée par Rudy Giuliani.

Alors même qu'elle témoignait vendredi en public devant le Congrès, le président américain a tweeté: "Partout où Marie Yovanovitch est passée, les choses ont mal tourné".

Prié de réagir à cette attaque, Mike Pompeo a refusé, préférant renvoyer la question vers la Maison Blanche.

Selon la chaîne américaine NBC, Donald Trump a manifesté ces derniers temps pour la première fois un certain agacement à l'égard de Mike Pompeo, en lien avec l'affaire ukrainienne, lui reprochant notamment d'être responsable de la nomination des diplomates qui aujourd'hui témoignent dans la procédure le visant. Jusqu'ici, le secrétaire d'Etat avait toujours été épargné par les colères de l'ex-homme d'affaires.