Afghanistan: des civils tués dans une frappe contre l'EI

L'armée nationale afghane dans la ville du nord de Kunduz, Afghanistan, le 27 septembre 2016.

Plusieurs civils afghans ont trouvé la mort dans la nuit de mardi à mercredi dans une frappe américaine visant des militants de l'organisation Etat islamique (EI) en Afghanistan, selon des responsables afghans faisant état de bilans contradictoires.

Le chef de la police du district d'Achin dans la province particulièrement agitée du Nangarhar (Est) a indiqué à l'AFP que "la frappe a tué 15 combattants de l'EI rassemblés pour accueillir un pèlerin de retour de la Mecque, ainsi que trois civils".

Mais un député du Nangarhar, Estmatullah Shinwari, a assuré à Kaboul que la frappe, conduite par un drone, avait tué 13 civils, "un homme âgé de retour du Hajj (le grand pèlerinage de la Mecque) et douze personnes de son entourage en touchant sa maison".

Selon lui, six combattants de Daech (acronyme arabe de l'EI) ont également été tués.

Le porte-parole du gouverneur de la province, Attaullah Khogyani, a confirmé l'attaque nocturne, indiquant qu'une enquête en cours allait préciser le nombre de victimes civiles.

Contactés, les responsables américains déployés sous mandat de l'Otan ont confirmé avoir lancé une frappe dans la région et se renseigner sur d'éventuelles victimes civiles.

"Les forces américaines ont lancé une frappe anti-terroriste dans le district d'Achin le 28 septembre, mais pour des raisons de sécurité opérationnelle nous ne commentons pas les détails de ce type d'opérations" a indiqué le général Cleveland à l'AFP.

"Nous sommes au courant des accusations faisant état de victimes civiles et sommes en train de vérifier toutes les informations relatives à cette frappe" a-t-il ajouté.

Depuis l'été, les forces américaines stationnées en Afghanistan sous mandat de l'Otan et l'armée afghane ont conduit de nombreuses frappes contre les positions et combattants de l'EI dans l'est du pays. Elles estiment les avoir confinés à trois districts contre une dizaine au début de l'année et avoir réduit leur présence de moitié, à moins de 1.500 combattants.

La semaine dernière, ces forces ont été accusées d'avoir tué huit policiers dans la province centrale d'Uruzgan, lors d'une frappe visant officiellement des insurgés qui attaquaient ce poste de police.

Avec AFP