Sommet de l’UA : la Somalie et l'impunité au cœur des discussions

A Kampala, le sommet de l’Union africaine s’est ouvert sur deux grands thèmes : le renforcement de la lutte contre les extrémistes en Somalie et la mortalité maternelle et infantile.

Il va falloir envoyer plus de troupes en Somalie, compte tenu de menaces que font peser les islamistes sur le gouvernement, déclare Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint américain chargé de l’Afrique. En marge du sommet de Kampala, M. Carson a s’est entretenu à huis clos avec les délégués de divers pays de la Corne de l’Afrique et d’Afrique centrale. Le secrétaire d’Etat adjoint américain a présenté la Somalie comme foyer de piraterie et de terrorisme, un refuge où prospèrent des combattants étrangers et extrémistes de tous bords.

Johnnie Carson a indiqué à l’issue de la rencontre que les participants se sont engagés à fournir des troupes pour faire échec à Al Shebab, le mouvement islamiste qui cherche à transformer la Somalie en un état fondamentaliste. Les dirigeants africains envisagent d’étoffer la mission africaine de maintien de la paix en Somalie, actuellement forte de six mille hommes venant d’Ouganda et du Burundi. Ils comptent également renforcer le mandat de l’AMISOM pour la transformer en une force combattante.

A la fin du sommet, une décision devrait donner à l’AMISOM, la force de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie, le pouvoir de réagir fermement contre les shebabs, le groupe somalien lié à al-Qaïda. Cette force de six mille soldats est composée exclusivement d’Ougandais et de Burundais.

Eric Holder, le ministre de la Justice des Etats-Unis, s’exprimant au nom du président Barack Obama, a promis un fort soutien américain à l’AMISOM et à l’enquête sur les explosions de Kampala. « Ma nation est parmi bien d’autres pays qui œuvrent pour poursuivre en justice les auteurs de ces actes haineux. Les Etats-Unis reconnaissent qu’il faudra plus que l’application de la loi pour mettre fin à la menace que représente al Shebab. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en collaboration avec l’Union africaine pour soutenir sa mission en Somalie. »

Le sommet a aussi été l’occasion de se pencher sur le manque de soins médicaux pour les femmes et les enfants. Le grand nombre de femmes qui meurent en couches a notamment été au cœur des discussions. Bience Gawanas, commissaire aux Affaires sociales de l'UA, a demandé aux chefs d’Etats de trouver les ressources afin que l’Afrique atteigne le même niveau que le reste du monde en matière de soins prodigués aux femmes et aux enfants.

Ce 15è sommet de l’Union africaine a été dominé également par la question de la lutte contre l’impunité avec la présence notamment du président soudanais Omar El Bechir, recherché par la CPI pour crimes de genocide. NB en a discuté avec Reed Brody de HRW.