Afrique du Sud : après les législatives, les députés réélisent le président Ramaphosa

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa prend la parole devant le Parlement sud-africain le 22 mai 2019 au Cap, après avoir été reconduit à la présidence du pays par les députés après la victoire de son parti, le Congrès national africain, qui a remporté 230 des 400 sièges au p

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa devait être réélu mercredi par les députés après la victoire de son parti, le Congrès national africain (ANC), aux législatives du 8 mai puis présenter, vraisemblablement ce week-end, son nouveau gouvernement.

Le vote est prévu à 14H00 (12H00 GMT) au Cap, siège de l'Assemblée nationale, après la prestation de serment dans la matinée de ses 400 députés.

L'ANC, au pouvoir depuis la fin du régime de l'apartheid en 1994, a réalisé le 8 mai le plus mauvais score de son histoire à des élections nationales (57,5%) mais a conservé la majorité absolue au sein de la chambre basse, avec 230 sièges.

La réélection à la présidence du pays de son chef Cyril Ramaphosa est donc une pure formalité.

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M. Ramaphosa, 66 ans, dirige l'Afrique du Sud depuis la démission forcée en février 2018 de Jacob Zuma, poussé vers la sortie par l'ANC en raison des forts soupçons de corruption pesant sur lui.

Le chef de l'Etat sortant s'est fixé comme mission de nettoyer le parti et l'Etat de la corruption et de relancer l'économie de la première puissance industrielle du continent africain.

Très formelle, la session inaugurale de l'Assemblée nationale a débuté mercredi par un coup de théâtre.

L'ANC a annoncé que deux personnalités du gouvernement, le vice-président du pays David Mabuza et l'actuelle ministre de l'Environnement Nomvula Mokonyane, tous deux proches de l'ex-président Zuma, ne prêteraient pas serment dans l'immédiat comme députés.

M. Mabuza a demandé à reporter sa prestation de serment "à la suite d'un rapport de la commission d'éthique de l'ANC qui le soupçonne d'avoir porté préjudice à l'intégrité" du parti, a expliqué la formation dans un communiqué.

- 'Revirement spectaculaire' -

"Nous avons accepté la demande du vice-président," a ajouté Zizi Kodwa, un porte-parole de l'ANC.

Cette décision a immédiatement soulevé des spéculations sur le maintien ou non de David Mabuza à son poste de vice-président d'Afrique du Sud alors que Cyril Ramaphosa devrait annoncer ce week-end la composition de son nouveau gouvernement.

"Le fait qu'il (David Mabuza) soit vice-président de l'ANC ne garantit pas qu'il ait la position de vice-président de la République", a estimé Zizi Kodwa sur la chaîne eNCA.

"C'est un revirement spectaculaire", a réagi le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), par la voix du chef de son groupe parlementaire, John Steenhuisen. "C'est le signe clair que quelque chose se trame au sein de l'ANC".

Cyril Ramaphosa a pris la tête de l'ANC fin 2017, après l'avoir emporté d'une très courte tête devant la candidate soutenue par la faction Zuma. Il cherche depuis à consolider son autorité sur l'ensemble du parti, où les partisans de son prédécesseur disposent encore d'une forte capacité de nuisance.

En campagne, Cyril Ramaphosa avait réaffirmé sa détermination "à ce que les personnes reconnues coupables de corruption (...) ne soient pas autorisées à occuper des postes de responsabilités au sein de l'ANC, au parlement ou dans le gouvernement".

Des soupçons de corruption pèsent sur David Mabuza et Nomvula Mokonyane.

Avant la réélection de Cyril Ramaphosa, une femme, Thandi Modise, de l'ANC, actuelle présidente de la chambre haute du parlement, devait être élue mercredi à la tête de l'Assemblée nationale, en remplacement de Baleka Mbete, une autre femme.

Une fois réélu président de la République, Cyril Ramaphosa prêtera officiellement serment samedi lors d'une cérémonie organisée dans un stade de la capitale Pretoria qui doit réunir plusieurs dizaines de milliers de personnes.